a maison Bache-Gabrielsen vient d’inaugurer à Louzac-Saint-André trois nouveaux chais. Deux de stockage et un d’élevage. « La solution du stockage sous-traitée était onéreuse, mais surtout difficile en terme de logistique, avec une dispersion sur de nombreux sites » explique Hervé Bache-Gabrielsen, le PDG de la maison éponyme (fondée par son grand-père, norvégien, en 1905).
Représentant un coût total de 2,6 millions d’euros, les bâtiments de stockage pourront accueillir 1 400 barriques chacun, le bâtiment d’assemblage ayant une capacité de 5 000 hectolitres (pour de grandes cuves en bois et inox). Un quatrième bâtiment technique est en projet, dédié à la mise en bouteilles, il doit accueillir des bureaux administratifs. Mais l’investissement estimé étant sensiblement identique à celui de la première tranche, aucune date de mise en chantier n’est encore programmée. « Même si l’environnement économique est porteur, nous allons d’abord consolider le commercial avant de revenir sur la production » glisse Hervé Bache-Gabrielsen.
Avec ce nouvel outil, la maison Bache-Gabrielsen entend se consacrer avec plus de facilité à ses essais d’élevages et d’assemblages innovants. Baptisée « American Oak », la dernière cuvée lancée dans cet esprit ne manque pas d’originalité : des eaux-de-vie vieillies deux ans en chêne français, puis six mois en chêne américain. « Tout le monde croit que le cahier des charges de l’AOC Cognac impose l’usage de chêne français, mais rien ne l’oblige » s’amuse Hervé Bache-Gabrielsen.
Visant, entre autres, le marché américain, cette gamme témoigne d’une volonté d’« apporter de l’innovation dans une catégorie qui en manque souvent », l’idée étant de « ne pas impressionner le consommateur, qui a du mal à se sentir à l’aise face à des notions de crus ou d’âge, mais le reconquérir avec des produits plus accessibles ».
Se définissant comme un négociant charentais traditionnel, la maison Bache-Gabrielsen a signé des contrats avec 80 viticulteurs. Sa production annuelle s’élève à 100 000 caisses (soit 1,2 million de cols). Historiquement, ses principaux marchés sont scandinaves (essentiellement Norvège et Finlande, mais aussi Suède et Danemark), avec un positionnement notable sur le réseau duty-free.