L
a Fédération des AOC du Sud-Est, qui regroupe 44 appellations de Provence, Corse et Vallée du Rhône, tenait son assemblée générale jeudi 7 juillet 2016, aux Arcs-sur-Argens (Var). Le sujet des autorisations de plantations nouvelles y a occupé une place importante et a suscité de nombreux débats.
Alors que se profilent à l’horizon les propositions de contingents des nouvelles plantations pour l’année 2017 par les ODG, les AOC du Sud-Est vont demander auprès des instances régionales – Inao et FranceAgriMer – que les ODG qui le souhaitent puissent instaurer, pour cette nouvelle campagne, une surface maximale par dossier. L’idée étant de mieux répartir les contingents des nouvelles autorisations de plantation. Lors de cette première année du système, on a instauré, au cas où la demande serait supérieure à l’offre, un critère de priorité destiné aux nouveaux entrants de moins de 40 ans, afin de favoriser l’installation des jeunes.
Or, dans des appellations de la Vallée du Rhône et de Provence où les demandes dépassent les contingents autorisés, les surfaces demandées par ces « primo-accédants » sont parfois très conséquentes, au point d’atteindre à elles seules la quasi-totalité du quota fixé pour l’appellation tout entière. De plus, ces dossiers ne correspondent pas forcément à de véritables JA mais à des profils d’investisseurs. Les « véritables JA » déjà possesseurs de quelques ares de vignes étant par ailleurs exclu de cette mesure, car pas considérés comme des primo-installants.
C’est le cas dans l’appellation Coteaux-varois-en-Provence, où trois demandes prioritaires totalisent 30 hectares alors que le contingent fixé est de 55 hectares seulement. « Cela favorise des projets industriels massifs, car ils prennent l’intégralité des contingents aux JA et aux autres opérateurs », explique Magali Jelila, directrice de la Fraoc Sud-Est. D’autres exemples du même type se rencontrent dans les appellations Croze-Hermitage, Coteaux-d’Aix-en-Provence ou dans le Diois. Dans cette dernière région, 14 hectares sont demandés par de nouveaux entrants, sur un total de 57 hectares demandés pour un contingent de 21 hectares… Ne laissant que sept hectares à se partager entre les 91 autres demandeurs !
Ces chiffres restent toutefois à être validés définitivement, devant encore passer le contrôle de l’INAO et de FranceAgriMer d'ici le 31 août.
Limiter les attributions par dossier devrait donc éviter que certains opérateurs ne s’accaparent les contingents dans les appellations concernées.
Les appellations du Sud-Est demandent également aux instances nationales de préciser le dispositif pour clarifier les mouvements entre les segments IGP et AOP : « Les interprétations des textes sont en évolution sur le sujet. Ces précisions doivent répondre à la double nécessité d’assurer une étanchéité des contingents entre les segments et de permettre, en zone mixte, des replis des AOP communales vers les AOP régionales ou des AOP vers les IGP », précise encore la directrice.
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