Michel Servage, président de la Confédération des vins IGP de France, a pris position sur l’introduction des mesures environnementales dans les cahiers des charges. Pour les IGP, ce sera non.
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’allez pas croire que les IGP sont contre l’agroécologie. Michel Servage, président de la Confédération des vins IGP de France, s’en est défendu dans son discours de clôture du congrès du syndicat, qui se tenait le 16 juin à Albi (Tarn). Mais l’appropriation de l’ensemble de techniques qui visent à une intégration du facteur environnemental dans la production ne passera pas par les cahiers des charges IGP. La Confédération s’y est opposée et Michel Servage l’a donc publiquement fait savoir, se positionnant ainsi contre le projet de l’Inao et du ministère de l’Agriculture d’intégrer l’agroécologie aux Siqo (signes officiels de la qualité et de l’origine).
Agroécologie doit rimer avec compétitivité
« L’échelle n’est pas la bonne. Nos IGP sont dans plusieurs départements ce qui implique des contraintes différentes. Une règle générale, définie par le cahier des charges et s’appliquant à tous, ne répondrait pas à la demande. Et comment fera un vigneron travaillant plusieurs IGP qui se sont imposé des mesures différentes ? » a-t-il questionné. Pour lui, l’agroécologie doit être pragmatique, « doit rimer avec compétitivité et ne doit pas être une religion ».
Communiquer plutôt que réguler
Plutôt que les actions collectives d’un cahier des charges, Michel Servage appelle les IGP à faire acte de communication. « Il est temps que nous, vignerons, nous réapproprions de façon audible le débat et que nous communiquions sur ce que nous faisons quand nous soignons la vigne. »
La position des IGP apparaît en légère discordance de celles des AOC. La Cnaoc avait en effet agit afin que la loi d’avenir agricole permette aux Siqo de faire le choix de mesures agroécologiques. Présent lors du congrès des IGP, Bernard Farges, président de la Cnaoc, commente avec une certaine pudeur : « Nous avons une approche différente ». Selon lui, plusieurs ODG d’AOC réfléchissent à intégrer des mesures environnementales mais il reconnaît que « ce n’est pas simple d’inscrire des règles qui s’imposent à tous, d’autant plus quand le territoire de l’appellation est large, que le nombre d’adhérents est important et qu’il existe un système pyramidal de classification ».