es viticulteurs de beaujolais et beaujolais-villages ont choisi leur nouveau président. C’est Daniel Bulliat, vigneron en cave particulière sur un vignoble de 30 hectares, à Beaujeu (Rhône), qui vient d’être élu à l’occasion d’un conseil d’administration tenu le vendredi 3 juin 2016. Principalement producteur de beaujolais-villages, mais aussi de beaujolais et de crus, il représente la section Beaujolais-villages de l’ODG. La durée de son mandat sera de deux ans.
Âgé de 59 ans, l’Homme n’est pas un inconnu dans le vignoble dans la mesure où il a déjà occupé cette responsabilité de 2010 à 2012. Celui-ci souhaitait à cette époque poursuivre sa tâche, mais n’avait pas été reconduit dans son mandat. Daniel Bulliat est par ailleurs à l’initiative et président du comité organisateur des Sarmentelles, une fête importante qui célèbre le beaujolais nouveau chaque année à Beaujeu.
Le vice-président de l’ODG, qui représente la section Beaujolais, est Jean-François Garlan, viticulteur à Theizé. Avec six nouveaux venus dans le bureau sur un total de huit, l’ODG a donc subi un vrai renouvellement. « Il est de plus bien représentatif du Beaujolais, avec un mélange de vignerons coopérateurs et d’indépendants, provenant de différents secteurs et appellations, et des viticulteurs bio et non bio, commente Daniel Bulliat. C’est aussi une équipe jeune, avec une moyenne d’âge de 45 ans ! », ajoute le nouveau président, qui se déclare par ailleurs « apolitique ».
La priorité pour son nouveau mandat : « remettre de l'unité dans le vignoble », notamment entre les deux ODG, un point essentiel à ses yeux. « On ne peut gagner un match que si l’on joue tous ensemble dans la même équipe », précise-t-il. Les viticulteurs élus présents sur la liste ont eux-mêmes été choisis selon ce critère : « N’ont été sélectionnées que des personnes qui veulent travailler ensemble, dans le même sens et qui sont motivées », assure-t-il.


Son second objectif sera de « changer l’image du vignoble », afin de stopper la baisse de production et de commercialisation. Pour cesser « l’hémorragie », celui-ci compte s’appuyer sur les « mentions valorisantes » – « pierres dorées » pour les beaujolais de garde et noms de communes pour les Beaujolais-villages – ceci afin de mieux les différencier des beaujolais nouveaux. « Nous allons très rapidement engager les travaux et collaborer avec l’Inao », déclare le nouvel élu.
Autre souhait, toujours dans le but de clarifier l’offre, celui « d’aligner la production et la commercialisation du Nouveau sur les marchés » afin d’éviter des surproductions qui péseraient sur les cours. Il souhaiterait pour cela interdire à l’avenir la possibilité de repli des vins vinifiés en primeur en vins de garde… Mais il doit encore convaincre l’ensemble des vignerons de l’intérêt d’une telle démarche : « C’est une décision courageuse, mais cela obligera les vignerons à prendre leur responsabilité et à ne vinifier que ce qu’ils sont sûrs de vendre », argumente-t-il. Un moyen également d’éviter de retrouver des qualités différentes au sein de la catégorie des beaujolais de garde, et ainsi d’élever la qualité globale de celle-ci. Pour y parvenir, une modification du cahier des charges de l’appellation Beaujolais est nécessaire. Il souhaite que celle-ci soit effective pour la récolte 2017.
Le nouveau bureau compte également développer plus fortement la diversification au sein des exploitations, notamment par le développement de la production de beaujolais blancs et d’effervescents à base de gamay. Afin d’avancer sur ces différents points, des commissions de travail ont déjà été constituées lors du premier conseil d’administration. Reste désormais à savoir si l’ensemble du vignoble voudra bien aller dans le même sens et s’il validera ses actions. L’avenir nous le dira.