a maison Vitteaut-Alberti est implantée dans le vignoble bourguignon depuis 1951, à Rully (Saône-et-Loire), le « berceau » du Crémant de Bourgogne. Elle a connu et participé à la naissance de l'appellation en 1975. L'entreprise est actuellement dirigée par Agnès Vitteaut, petite-fille des fondateurs, qui en a repris les rênes depuis 2004.
Cette entreprise historique du Crémant a su se faire une place et surtout la conserver, malgré l'arrivée progressive de concurrents mastodontes sur le marché, tout en gardant sa marque de fabrique : « sa dimension familiale et sa taille humaine ». Elle bénéficie aujourd'hui d'une belle image, et ses crémants tirent leur réputation pour « la constance de leur qualité et leur finesse ». Cinq cuvées sont par ailleurs proposées à la vente, dont trois à base de Chardonnay, valorisées entre 8€ et 12€. « Avec des temps d'élevage longs, nous sommes dans le 'pas cher' du haut-de-gamme », précise Agnès Vitteaut.
Cette « taille humaine » se traduit par le nombre de personnes employées : dix au total. «Nous travaillons en équipe, tous ensemble », témoigne la dirigeante. Une taille qui lui permet d'assurer un « accueil chaleureux et personnalisé » pour tous ses clients. « Ils nous connaissent, nous avons des relations conviviales », assure celle-ci. La « dimension familiale » passe également par le volume de production : la maison élabore et commercialise environ 270 000 bouteilles par an sous sa marque « Vitteaut-Alberti ». Elle exerce également une activité de prestation de service, pour l'équivalent de 180 000 cols élaborés, soit un volume total de 450 000 unités produites, pour un chiffre d'affaires d'environ 2 millions d'euros.
Selon Agnès Vitteaut, cette taille « raisonnable » serait même un facteur clé lui permettant d'assurer la qualité de ses cuvées qu'elle met donc un point d'honneur à conserver : « Nous n'avons pas de perspectives de développement énorme ; nous tenons à conserver des qualités constantes et donc à avoir des volumes cohérents ; notre façon de travailler est familiale », indique celle-ci. Le suivi du chiffre d'affaires – en croissance de 4,7% en moyenne - et des volumes de vente (+2% par an) indiquent malgré tout une progression, lente, mais une progression : « On y va doucement, car nous privilégions la qualité », aime t-elle à répéter.


Et pour l'améliorer encore, l'entreprise a investi ces dernières années des sommes importantes dans la modernisation de son outil de production. Son chai de vinification et de stockage a été rénové et agrandi et du matériel « performant » de dégorgement et de tirage a été acheté. « Nous sortons d'un an-et-demi de travaux pour avoir un outil de production à la pointe », résume la responsable. Le caveau de dégustation a lui-aussi été récemment refait à neuf.
Cette phase d'investissement étant désormais achevée et « la qualité étant au rendez-vous », celle-ci compte désormais améliorer le marketing et la communication de l'entreprise. « Nous devons proposer de nouvelles cuvées, développer notre notoriété et l'image de notre marque », déclare t-elle. Pour développer ses ventes, notamment à l'export, elle compte également participer à un plus grand nombre de salons, dont le prochain Bulles expo.