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« Terminer la campagne avec un stock de 20 % du disponible n'est pas un problème, au contraire »
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Campagne vrac rosés de Provence
« Terminer la campagne avec un stock de 20 % du disponible n'est pas un problème, au contraire »

Le suivi des ventes vrac (soit la moitié des volumes commercialisés des rosés provençaux) fait apparaître à fin mars 2016 un stock conséquent de vins, qui risque d'être encore important d'ici la fin de campagne... Pas de quoi inquiéter Michel Couderc, du CIVP, bien au contraire. Un « stock-outil » de l'ordre de 20% serait même utile pour sécuriser à moyen terme l'alimentation des marchés export.
Par Juliette Cassagnes Le 06 mai 2016
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« Terminer la campagne avec un stock de 20 % du disponible n'est pas un problème, au contraire »
Les producteurs de vins rosés provençaux doivent apprendre à vivre avec du stock, selon Michel Couderc - crédit photo : J Cassagnes
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a campagne vrac en rosés de Provence AOP indique des transactions en baisse par rapport à la campagne précédente. A fin mars 2016, les volumes vrac échangés en AOP Côtes de Provence étaient en diminution de 10 %, ceux des Coteaux d'Aix-en-Provence de 16,5 % et les Coteaux varois en Provence de 17 % (voir tableau). Une baisse liée au fait que les deux précédentes campagnes étaient particulièrement sous « tension » à cause de faibles disponibilités, précipitant les achats par les opérateurs. « Plus que de retard, il vaut donc mieux parler d'un retour à la normale», justifie donc Michel Couderc, chargé d'économie au CIVP.

Un stock-outil cohérent

Ce « retard » dans les transactions, couplé à des volumes estimés disponibles en hausse dans les trois appellations, font apparaître un différentiel plus important qu'à l'accoutumée entre les ventes contractualisées jusqu'à ce jour et le stock total estimé disponible, tandis que se profile à l'horizon la fin de campagne 2016. Si l'on considère que les volumes supplémentaires qui seront vendus d'ici août 2016 seront équivalents à l'an passé, il devrait même rester un stock conséquent de vins rosés, de l'ordre de 20 % du disponible, en fin de campagne. Un fait inhabituel en Provence, qui fonctionnait ces huit dernières années avec des stocks entre zéro et 15 %.

Mais pour Michel Couderc, il n 'y a pas lieu de s'inquiéter, bien au contraire, il faut même en être « contents ». D'abord, parce que les indicateurs des ventes à l'export sont actuellement au vert, à plus de 20 % de croissance en volume depuis le début de l'année. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les mois et les années à venir. Disposer d'un tel stock permettrait donc d'accompagner ce développement et de sécuriser les débouchés, en se mettant à l'abri d'éventuelles ruptures de « lignes » en cas de petite récolte. « C'est donc une bonne chose, assure celui-ci. On peut tout à fait vivre avec un stock de l'ordre de 20 % ou plus : on en a besoin et les producteurs doivent apprendre à vivre avec », poursuit-il, en prenant pour exemple la Champagne, qui « fonctionne » depuis longtemps avec trois années de stocks.

Le millésime sur les rosés, un faux-problème

Pour étayer son analyse, l'économiste s'appuie aussi sur le fait que « l'effet millésime » le plus récent pour les rosés ne compte finalement que « très peu » pour les consommateurs, surtout à l'export. « Commercialiser des vins sans faire apparaître le millésime sur les bouteilles, ne pose pas de problèmes particuliers tant que la qualité est au rendez-vous; et d'ailleurs, cela se pratique déjà pour plus de 10% des volumes de Provence, précise t-il. C'est plus une demande des intermédiaires de la filière que des consommateurs eux-mêmes ».

Un autre argument avancé est celui des prix constatés sur le marché du vrac depuis le début de la campagne. Ces derniers ne se sont pas effondrés, tout juste tassés, et ce, malgré ce niveau de stocks conséquent, signe que « l'auto-régulation du marché se met en place ». « Il y a encore du vin à vendre ou stocké volontairement, et il n'y a pas d'effondrement des cours pour autant... », commente Michel Couderc.

Partant de ces différents constats, il ne faudrait donc surtout pas, selon lui, viser à diminuer la production de rosés provençaux pour la prochaine récolte, même si certains vignerons qui ne pourront pas stocker seront contraints de « brader » leurs vins pour faire de la place dans leur chai. « Je les encourage sinon à acheter des cuves ! », conclut l'économiste.

 

Point sur les volumes échangés en rosés de Provence sur le marché du vrac au 31 mars 2016

Côtes de Provence :

*Volume total marchés vrac et bouteilles 2015-2016 = 990 000 hl (986 000 hl l'an dernier)

*Volume total disponible estimé pour le marché du vrac = 508 000 hl (volume vrac vendu en 2015 = 480 000 hl)

*Volume vendu marché vrac à fin mars 2016 = 388 000 hl (volume vrac vendu au 31 mars 2015 = 434 000 hl), soit -10%

=> Reste environ 120 000 hl de volume estimé potentiel disponible à vendre au 31 mars 2016

 

Coteaux d'Aix-en-Provence :

*Volume total marchés vrac et bouteilles 2015-2016 = 220 000 hl (207 000 hl l'an dernier)

*Volume total disponible estimé pour le marché du vrac = 120 000 hl (volume vrac vendu en 2015 = 90 000 hl)

*Volume vendu marché vrac à fin mars 2016 = 71 000 hl (volume vrac vendu au 31 mars 2015 = 85 000 hl), soit -16,5%

=> Reste environ 50 000 hl de volume estimé potentiel disponible à vendre au 31 mars 2016

 

Coteaux varois en Provence :

*Volume total marchés vrac et bouteilles 2015-2016 = 144 000 hl (131 000 hl l'an dernier)

*Volume total disponible estimé pour le marché du vrac = 100 000 hl (volume vrac vendu en 2015 = 94 000 hl)

*Volume vendu marché vrac à fin mars 2016 = 74 000 hl (volume vrac vendu au 31 mars 2015 = 89 000 hl), soit -16,8%

=> Reste environ 26 000 hl de volume estimé potentiel disponible à vendre au 31 mars 2016

 

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craoux Le 06 mai 2016 à 22:13:48
M. Couderc n'a pas les coudées franches (il est payé pour valoriser les données et chiffres établis) pour reconnaître objectivement que cette perspective est inquiétante. Un gros stock en rosé n'est pas un bon signe. Depuis quand les consommateurs de vin rosé "avisés" ne seraient-ils pas sensibles au millésime ? ... J'espère que M. Couderc ne s'entraîne pas à véhiculer un tel discours absurde because qu'il faudra bien - un jour - gérer le VCI et qu'il sera "utile" d'avoir anesthésié le consommateur sur le thème de l'inintérêt à mentionner le millésime (pour mentionner le millésime N je rappelle qu'il faut au moins 85% du volume issu de la récolte N mentionnée) ! Si l'interpro s'essaie à la méthode Coué pour repeindre en rose la réalité, c'est TRISTE et limite un peu malhonnête !
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