lors que la production s’accroît en Nouvelle-Zélande, le volume des ventes ne faiblit pas et le chiffre d’affaires poursuit sur sa tendance haussière. De quoi laisser tous les producteurs de la planète viticole admiratifs, voire envieux… Mais comment ce pays, finalement neuf sur la scène internationale du vin, réussit ce coup de maître commercial ? Le rapport de la Rabobank d’avril 2016 revient longuement sur les forces et les faiblesses de la Nouvelle-Zélande.
L’analyse insiste en particulier sur le danger que peut représenter une stratégie basée sur une variété, le sauvignon, issue d’un pays. Même si de nombreux consommateurs restent « fans » de ce style frais, certains pourraient le trouver un peu simpliste. Cependant, relativise la Rabobank, le pays a débuté la diversification de son encépagement. Les pinots noirs et pinots gris plantés commencent à connaître un certain succès. Par ailleurs, des régions comme Hawke’s Bay ou Central Otago qui proposent des cépages diversifiés, font le bonheur des industries de malborough qui cherchent à tout prix à diversifier leurs gammes.
Par ailleurs, le rapport montre que la croissance de la consommation est de plus en plus aux mains des grandes industries vinicoles du pays, les producteurs indépendants ayant de plus en plus de mal à bénéficier de l’extension du marché. Ceci est notamment vrai aux Etats-Unis, marché qui a récemment devancé la Grande-Bretagne en termes d’exportations néo-zélandaise. La maîtrise de la distribution étant un facteur clé de réussite sur le marché US, ceux sont les entreprises capables d’investissements commerciaux conséquents qui bénéficient le plus de l’intérêt des américains pour le sauvignon. Leur compétitivité est également assurer par les économies d’échelle au stade de la production : maîtriser le sourcing en investissant dans le vignoble est devenu un autre élément important pour assurer les marges.
La Rabobank constate également que la réussite néo-zélandaise se joue également à travers l’équilibre entre l’offre et la demande. « Les volumes produits sont justes les bons » constate l’analyse. Cet équilibre des stocks est certainement l’un des enjeux les plus délicats pour le pays, car la succession de plusieurs millésimes généreux pourraient complètement déstabiliser le marché. De quoi compliquer la construction de marques pour un produit qui doit être stocké entre 12 et 18 mois avant sa mise sur le marché. La capacité à gérer la demande dans les années futures sera déterminante…