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Nouvelle-Zélande : se positionner comme le numéro 1 mondial des vins allégés en alcool
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Nouvelle-Zélande : se positionner comme le numéro 1 mondial des vins allégés en alcool

Par Sharon Nagel Le 30 avril 2015
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Nouvelle-Zélande : se positionner comme le numéro 1 mondial des vins allégés en alcool
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a filière vitivinicole néo-zélandaise croit tellement au potentiel des vins allégés en alcool qu’elle est prête à y investir plusieurs millions d’euros et y consacrer un programme de recherche sur sept ans.

 

 

[Crédit photo : M2 Woman]

Des vins premium

Placé sous l’égide de l’organisme professionnel New Zealand Wine Growers, qui regroupe l’ensemble de la filière, le programme est co-financé par l’Etat à hauteur de 50% soit une participation équivalente à 6 millions d’euros. Les entreprises concernées – seize au démarrage* - s’engagent non seulement à co-financer le projet mais aussi à fournir un apport en nature. Ainsi, il s’agit du programme de recherche le plus important jamais mené en Nouvelle-Zélande. Ses objectifs ne sont pas moins ambitieux : la filière néo-zélandaise veut se positionner comme le producteur numéro 1 mondial de vins « lifestyle », c’est-à-dire allégés en alcool et en calories, tout en conservant un haut niveau qualitatif. 

 

 

* Les entreprises impliquées : Pask Winery, Constellation NZ, Forrest, Giesen Wines, Indevin Partners NZ, Lawsons Dry Hills, Lion, Moana Park Winery, Mount Riley Wines, Mud House Wine Group, Pernod Ricard NZ, Spy Valley Wines, Villa Maria Estate, Whitehaven Wine Company, Yealands Estate Wines.

Longueur d'avance

Pour y parvenir, elle entend capitaliser sur les travaux réalisés depuis de nombreuses années dans le domaine de la viticulture durable – son engagement « vert » n’est en effet pas récent. « L’utilisation de moyens technologiques pour réduire la teneur en alcool des vins existe déjà, pourquoi suivrions-nous le même chemin ? » s’interroge le Dr Simon Hooker, directeur de recherche et d’innovation auprès de New Zealand Wine Growers. « Les travaux que nous avons déjà menés, à la fois sur la viticulture durable et sur le sauvignon blanc en particulier, nous donnent une longueur d’avance pour réaliser ce projet. Ajoutons à cela, le fait que notre organisation professionnelle est parfaitement intégrée, ce qui nous permet de nous appuyer sur toutes les composantes viticoles, vinicoles et scientifiques au sein d’une seule structure ».

Intervenir en amont

Avec comme ligne directrice une poursuite de sa politique environnementale, NZWG entend explorer les possibilités d’abaissement du taux d’alcool dans ses vins à la fois dans le vignoble et dans les caves. « Les recherches seront réparties équitablement dans les deux domaines, mais il est évident que plus les caractéristiques des moûts se rapprocheront de ce que nous recherchons, moins nous aurons à intervenir en cave », explique le Dr Hooker. Les premiers essais grandeur nature dans le cadre du projet ont été menés cette année, même si plusieurs entreprises s’y sont lancées avant, certains vins allégés en alcool étant déjà commercialisés. Les résultats des essais sur le millésime 2015 n’ont pas encore été divulgués, sachant que la confidentialité reste de mise. L’on sait d’ores et déjà que dans le vignoble les essais portent, entre autres, sur les techniques d’irrigation et les engrais. Dans les deux cas, il s’agit de déterminer l’impact des apports ou des déficits sur le retardement de l’accumulation des sucres. Un site de recherche centralisé et à grande échelle au sein d’une exploitation existante a été sélectionné pour étudier un programme d’irrigation optimale permettant de retarder de plusieurs semaines l’accumulation des sucres. 

L'accent mis sur les levures indigènes

En cave, les levures indigènes joueront un rôle important dans l’élaboration de ces vins et les chercheurs tentent actuellement d’identifier celles qui produisent naturellement moins d’alcool par rapport au sucre consommé. « Nous nous focalisons beaucoup sur les levures indigènes. Nous y travaillons depuis déjà de nombreuses années et estimons, là aussi, avoir une longueur d’avance sur cette thématique ». Le projet de recherche testera également l’intérêt d’ajouter des métabolites naturellement présents dans les moûts de sauvignon blanc. Des analyses statistiques d’envergure menées sur du sauvignon blanc issu du millésime 2013 ont permis d’identifier plusieurs métabolites ayant une corrélation, négative ou positive, avec la teneur en alcool dans les vins finis. Plusieurs techniques visant à renforcer les arômes au moment de la fermentation sont également à l’étude.

Des études de marché en parallèle

Ces travaux auront pour but de fournir aux producteurs « une boîte à outils, à partir de laquelle ils pourront élaborer les produits qu’ils souhaitent ». Tout au long du programme, des dégustations et, surtout, des études de marché viendront confirmer, ou infirmer, l’orientation prise. « Nous avons acquis au départ quelques études de marché, notamment deux études de Wine Intelligence, qui nous ont apporté suffisamment d’éléments pour corroborer nos réflexions en interne. Néanmoins, l’essentiel de ces travaux sera réalisé pendant notre projet de recherche ». En bons Anglo-Saxons, les professionnels néo-zélandais restent pragmatiques : « si au bout de la première année, il s’avère que nous nous sommes trompés, et qu’il n’existe aucun potentiel pour cette catégorie de produits, nous pouvons très bien renoncer à ce programme », affirme le chercheur. Issue qui paraît toutefois peu probable, étant donne le niveau d’implication de l’Etat et des professionnels. D’ailleurs, une entreprise dédiée a été créée et un responsable marketing recruté.

La qualité le maître-mot

Néanmoins, si les études de Wine Intelligence montrent l’intérêt croissant des consommateurs en faveur des vins allégés en alcool – 39% des consommateurs dans 8 pays clés achèteraient des vins titrant moins de 10,5% – les producteurs néo-zélandais auront fort à faire pour véritablement convertir l’essai. Il y a bien loin de la coupe de vins allégés en alcool aux lèvres, comme le confirment nombre d’acheteurs dans le monde dont Fredrik Arenander, responsable des achats chez Systembolaget (lire l’interview publiée le 17 avril 2015). « Nous considérons que la qualité est au cœur de la problématique », rétorque le Dr Simon Hooker. « Si vous lisez bien les études existantes, il en ressort clairement que les consommateurs goûtent des vins allégés, ne sont pas satisfaits de la qualité et n’en rachètent pas. Notre programme de recherche est entièrement fondé sur une démarche qualitative. Nous prenons comme référence le sauvignon blanc néo-zélandais et voulons proposer aux consommateurs le même niveau qualitatif, mais dans une version moins alcoolisée, où les consommateurs ne seront pas obligés de renoncer aux motivations qui les ont amenés vers notre sauvignon blanc. Notre alternative allégée se rapprochera le plus possible de son homologue conventionnel ». 

Des recherches sur fond de changement climatique

Même si aucune teneur en alcool précise n’a été fixée dans le cadre du projet – « l’essentiel étant de parvenir à l’équilibre dans les vins » - elle avoisinera vraisemblablement 9,5%, sachant que la fourchette pourrait varier entre 8,5% et 10%. La société Villa Maria a déjà lancé le mois dernier en Grande-Bretagne un sauvignon blanc, un pinot grigio et un rosé qui seront commercialisés au même positionnement prix que les références classiques. Les entreprises concernées visent à répondre à des initiatives étatiques en faveur d’une consommation responsable, politique qui oblige les distributeurs à revoir leur offre. Les opérateurs souhaitent ainsi que ces initiatives soient renforcées par des allègements fiscaux – pour rendre la catégorie plus attractive – mais pour l’heure il n’en est rien. Il n’empêche que, outre ces considérations, le changement climatique se dessine en toile de fond de ces recherches, rendant transposable les résultats néo-zélandais à d’autres pays producteurs dans le monde…

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