Franck Métayer

« Les acteurs de la bulle sentent qu’il y a une carte à jouer à Bordeaux »

 Dans la filière, les grandes maisons s’aperçoivent que s’il y a un virage à ne pas louper ces prochaines années, c’est bien celui de la bulle » estime Franck Métayer, le directeur commercial grand ouest de Valentin Thierion. Constatant la croissance de la consommation de vins effervescents, il pronostique que « demain, le mousseux donnera l’assurance d’une rentabilité à l’hectare à faire pâlir de jalousie les producteurs de vins tranquilles. Et le gros des acteurs de la bulle ont senti qu’il y a une belle carte à jouer à Bordeaux. »

Fort de son potentiel, le premier département viticole français voit se multiplier les achats, extensions et renouvellements de matériels de rémuage, de dégorgement, de bouchage… « On accompagne les producteurs bordelais depuis des années. Avant ils venaient pour du petit matériel à Epernay. Depuis vingt ans le vent a tourné. On vient maintenant leur proposer des lignes d’une autre échelle, pour accompagner leur passage à de plus hautes cadences » explique Franck Métayer, qui souligne que les demandes et le matériel sont identiques entre les grandes maisons de Champagne et les acteurs du crémant de Bordeaux

Les crémants de Bordeaux ont une progression lente, mais constante

Valentin Thierion recense aujourd’hui une vingtaine de clients à Bordeaux, la plupart réalisant de la prestation de services pour des domaines s’essayant au crémant. Parmi ces acteurs bien installés sur le créneau de la bulle bordelaise on trouve notamment les crémants Ballarin, le groupe Jaillance (avec la relance de Brouette, rapprochée des Cordeliers), les Grands Chais de France, la cave coopérative de Saint-Pey Génissac, la maison Lateyron… Et des rumeurs persistantes annoncent une prochaine entrée du groupe Castel sur le créneau des crémants de Bordeaux.

Face à ces développements, tout l’enjeu d’avenir réside dans l’approvisionnement pour répondre à la demande. « La seule peur des grandes maisons aujourd’hui, c’est de ne pas avoir suffisamment de vins » conclut Franck Métayer.