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Vignoble anglais
Calquer le modèle champenois pèse sur les rendements

Si la viticulture outre-Manche est portée par les perspectives du réchauffement climatique, sa productivité reste affectée par des accidents météorologiques récurrents. Une étude met en doute la pérennité du vignoble britannique dans les années futures.
Par Alexandre Abellan Le 05 avril 2016
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Calquer le modèle champenois pèse sur les rendements
Hiver anglais et enneigé pour les vignes du Sussex. - crédit photo : English Wine Producer
C

hangement climatique oblige, l’idée que des vins effervescents typés Champagne pourront prochainement être produits dans le Sud de l’Angleterre s’est ancrée dans l’inconscient viticole. Les rumeurs d’achat de terrains par de grandes maisons d’Epernay et de Reims alimentant ce qui a fini par devenir un fantasme*. Mais dans les faits, le potentiel viticole britannique est encore loin d’être à la hauteur de cette aspiration à créer une Champagne britannique. Au contraire même, planter les cépages champenois pourrait être contre-productif alerte l’étude menée par le chercheur anglais Alistair Nesbitt (Université d’East Anglia, comté de Norfolk).

Rendements : seulement 21 hl/ha en Angleterre

« Alors que l’augmentation des températures moyennes est importante, l’impact à court terme d’évènements météorologiques comme les coups de froid, les fortes gelées ou les pluies torrentielles continueront de menacer la productivité anglaise » résume Alistair Nesbitt dans un communiqué. C’est là tout le paradoxe du changement climatique, qui permet à l’Angleterre d’entrevoir un futur viticole, tout en menaçant sa durabilité. Selon l’étude anglaise, tout juste publiée dans la revue de l’Australian Society of Viticulture and Oenology, depuis 1993, la température moyenne lors de la campagne végétative a tendance à rester au-dessus des 13 degrés celsius. « Ce sont les températures de la zone de production de Champagne dans les années 1960-1980 » note Alistair Nesbitt, qui précise qu’en « comparaison, les rendements anglais sont très faibles, de l’ordre de 21 hectolitres/hectare en moyenne, alors qu’ils dépassent les 100 hl/ha en Champagne. »

Un encépagement devenu inadapté ?

Si l’étude du chercheur confirme les liens, assez évidents, entre les variations de rendements et de climat (pluviométrie, température…), elle note également que les récents choix d’encépagement affaibliraient le vignoble. Devenant dominantes, les variétés champenoises que sont le chardonnay et le pinot noir seraient « plus sensibles à la variabilité de notre climat. Sans concession, le choix de produire des vins effervescents anglais […] a pour résultat d’augmenter la vulnérabilité de la filière à la variabilité des conditions climatiques saisonnières » conclut l’étude.

A noter qu'Alistair Nesbitt présentera son étude ce 11 avril à Bordeaux, lors du symposium ClimWine.

 

Cette carte de la distribution spatiale des domaines viticoles anglais (de plus de 2 hectares) émoigne d'une concentration viticole dans le Sud. Les zones de Berkshire, de Hampshire, de Kent, de l'Île de Wight, du Sussex, du Surrey et de  Wiltshire concentre 60 % du vignoble anglais.

 

* : La première maison de Champagne à avoir revendiqué un investissement anglais est Taittinger, en décembre 2015 (cliquer ici pour en savoir plus).

Un développement viticole impressionnant
« Le vignoble anglais a connu un développement aussi rapide que récent » souligne Alistair Nesbitt, sa surface ayant augmenté de 148 % entre 2004 et 2013 (atteignant 1 900 hectares). Le chercheur estime que ce déploiement viticole « peut être, en partie, attribué à un réchauffement des températures qui ont placé des zones d’Angleterre et du pays de Galles dans une température moyenne apte à la viticulture en climat frais ». C’est du moins ce que constatent les 42 vignerons ayant répondu à cette étude (représentant 17 % de la surface nationale). Ils soulignent que leurs investissements ont également été soutenus par des évolutions de production et la demande croissante des marchés. A noter que 66 % de ces sondés estiment que le développement de la filière a été permis par le changement climatique. Mais ils sont presque autant (64 %) à estimer que ce réchauffement est une menace pour l’avenir de leurs vignobles.
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