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uels sont les effets de l’azote sur la croissance de la plante ? Pour répondre très précisément à cette question, Angélique Christophe, chercheuse à l’Inra de Montpellier (UMR Lepse), et Aurélie Metay, maître de conférence en agronomie à Supagro, mènent une expérience en conditions contrôlées.
Depuis 2012, elles cultivent des plants de vigne (syrah sur 110 R) âgés de 1 à 3 ans dans des pots contenant un mélange de vermiculite et de perlite. Dessus, elles n’ont laissé qu’un seul rameau se développer. Elles les ont irrigués pour qu’ils ne subissent aucune contrainte hydrique et les ont fertilisés avec différents niveaux d’azote (aucun apport, apport faible, modéré, élevé et surfertilisation).
Premier constat : l’effet visuel est très net entre les plants non fertilisés et les autres. Le manque d’azote affecte nettement la croissance de la plante et son taux de biomasse à la véraison. La longueur du rameau principal est étroitement corrélée à la fourniture en azote. En cas de carence, elle est réduite de 30 % lorsque les apports sont faibles (0,6 g par rameau) et de 60 % lorsqu’ils sont nuls. Même chose pour la vitesse d’émission des feuilles sur l’axe principal qui est réduite de 20 % lorsque l’alimentation en azote est faible et de 50 % lorsqu’elle est nulle.
Peut-on diagnostiquer de manière précoce une carence au vignoble ? Pour le savoir, les deux spécialistes ont testé sur leur dispositif de plants en pot deux outils : le Spad – un appareil qui fait des mesures d’indice chlorophyllien d’une feuille comme le N-testeur – et le Multiplex.
« Le Spad a permis de discriminer les différents traitements dès la floraison, et de manière très précise à la véraison. Le Multiplex a eu une sensibilité moindre », a expliqué Aurélie Metay, lors de la présentation de ces essais le 18 mars, à Montpellier, lors de la huitième journée scientifique de la vigne et du vin dédiée à la gestion du sol et de l’eau en viticulture. Le Spad semble donc un outil intéressant pour prévoir une carence azotée. Reste à construire des règles de décisions pour que les viticulteurs puissent piloter les apports.
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