éuni du 14 au 18 mars, le Codex Alimentarius doit intégrer de nouvelles pratiques œnologiques. Du moins si les gouvernements représentés parviennent à trancher entre deux modalités de gestion d’additifs de vinification et de stabilisation : soit des limites maximales (un plafond quantifié), soit de bonnes pratiques de fabrication (une dose incitative).
Actuellement, une quinzaine d’additifs oenologiques seraient concernés* par cette normalisation des mises en œuvre technologiques, ce qui représenterait une avancée réglementaire majeure. Car jusqu’à présent « la liste des additifs autorisés pour le vin dans le Codex Alimentarius ne comptait que 4 additifs (dont les sulfites) pourtant peu représentative des pratiques œnologiques effectives » souligne un récent communiqué de l’association de fournisseurs oenologiques Oenoppia.
Au-delà d'une liste d'additifs, l'enjeu est bien de savoir s'ils seront limités ou non dans leur usage. Plus qu'un simple débat technique, ce choix revient à se prononcer, internationalement sur les concepts d'authenticité et d'identité des vins. « Certains Etats membres, partisans du principe de limites maximales, font valoir que, pour le vin, il y a en plus une question d'identité et de qualité des produits. Sinon on pourrait imaginer des dérives technologiques, comme la reconstitution artificielles de vins » expliquait à Vitisphere, il y a un an, le docteur Jean-Claude Ruf, coordinateur scientifique à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (l'OIV, observateur du Codex Alimentarius). Comme le précisait l’expert, il s’agit avec le Codex Alimentarius de définir l'utilisation technique et non pas des limites sanitaires.
Pour les pays prônant la fixation de limites plafonds (essentiellement, l'ancien monde viticole), il est impératif d'ancrer cette réglementation internationale sur le Code International des Pratiques œnologiques de l’OIV. C’est la position soutenue par le Commission européenne, qui base justement sa réglementation communautaire sur l’expertise de l’OIV rappelle Oenoppia, qui soutient ouvertement cette position (« les normes de l’OIV ont cherché depuis l’origine à prévenir ces excès. Elles érigent des garde-fous pour promouvoir une œnologie respectueuse des terroirs et des consommateurs »).
* : Il s’agit d'antioxydants, émulsifiants, épaississants, régulateurs d'acidité et stabilisants. Et plus précisément de l’acide L-ascorbique, de l’acide citrique, de l’acide érythorbique (acide isoascorbique), de l’acide fumarique, de l’acide L-lactique, de l’acide malique, de l’ascorbate de calcium, de l’ascorbate de sodium, du carbonate de calcium, de la carboxyméthylcellulose de sodium (gomme cellulosique), du dioxyde de carbone, de la gomme arabique, de l’érythorbate de sodium (isoascorbate de sodium) et du sulfate de calcium (dans les vins spéciaux).