ubliant son dernier pronostic sur la production argentine, l’Institut National de la Vitiviniculture (INV) estime que le vignoble récoltera entre 19,7 et 20,6 millions de quintaux de raisins en 2016, soit une chute de 18 à 14 % par rapport à 2015, qui classe d’emblée 2016 parmi les plus petites productions de la décennie (voire du demi-siècle, si l’hypothèse basse se réalise). La perte de volumes est la plus importante sur la zone la plus productive d’Argentine, la province de Mendoza (où sont annoncés 12,8 à 13,4 millions de quintaux de raisins, en baisse de 23 à 21 % par rapport à 2015), et plus particulièrement dans la zone de l’Est (5,5 à 5,8 millions de quintaux annoncés, soit -33 à 30 %).
Si les précédentes étapes de prévisions laissaient entrevoir une baisse modérée de la production, les aléas climatiques ont entraîné une forte pression cryptogamique sur la saison, avec des pluies soutenues. « Le phénomène El Niño a été de forte intensité, et s’est associé à la grêle », résume l’Observatoire Vitivinicole Argentin, qui pronostique une production de 15 à 16 millions d’hectolitres de vins et moûts.
Cette petite récolte semble être vue par beaucoup d’opérateurs comme l’occasion d’apurer une bonne fois pour toute le surplus qui pèse sur la filière argentine (également handicapée par la hausse des coûts de production et la dévaluation de sa monnaie). S’ajoutant aux mesures gouvernementales de distillation, le petit millésime 2016 tombe donc bien.. « Il est prévisible que les prix vont se tonifier, bien que cette tension est plus ou moins marquée selon les relations de chacun », nuance Juan Carlos Pina, le directeur de l’association Bodegas de Argentina, cité par le quotidien Los Andes.