éduire les doses de SO2 dans les vins, voire le supprimer totalement, est une tendance qui se confirme. Sur Vinisud comme sur Millésime bio, les exemples de vignerons qui renoncent au sulfitage durant la vinification se multiplient. François Collard, au domaine Mourgues du Grès en Costières de Nîmes est de ceux-là. Après l’avoir testé l’an dernier à petite échelle, cette année, il a profité des conditions favorables de ce millésime 2015 pour vinifier l’ensemble de sa récolte sans une goutte de SO2 au moins jusqu’à l’élevage. « Nous étions déjà très vigilants sur les doses de SO2. Cette année, la belle qualité de la vendange nous a incités à aller plus loin dans la démarche. Nous avons réussi à ramener les teneurs de SO2 total aux alentours de 60mg/l sur nos premières mises de blancs et rosés. Et nos vins sont plus ouverts. Mais c’est un challenge technique qui demande beaucoup de doigté et de vigilance dans le suivi analytique», précise le vigneron gardois.


Chez Paul Mas, c’est également ce millésime 2015 qui marque l’arrêt de l’utilisation de sulfite à la récolte et durant la fermentation sur les 115 000 hl vinifiés cette année. « On obtient des résultats bluffants. Sur sauvignon blanc notamment, on gagne en puissance aromatique », témoigne Bastien Perrenoud, œnologue qui suit les domaines héraultais. Lancée l’an dernier en rouge (Merlot-Cabernet), la Cuvée Secrète, élaborée totalement sans sulfite, se décline cette année en blanc avec un Chardonnay.
Au domaine Ricardelle de Lautrec à Coursan, Lionel et Catherine Boutié se sont également lancé dans l’aventure des vins sans sulfites et proposent deux cuvées sans aucun ajout de SO2 : un Chardonnay et un rouge d’assemblage en IGP OC. « Nous sommes en bio depuis 1999. Nous avons à cœur de produire des vins les plus sains possibles. Nous avons démarré à petite échelle avec deux fûts la première année. Nous sommes passés à 20 fûts cette année. Au départ, nos clients étaient plutôt réticents et s’inquiétaient de la durée de conservation. Mais aujourd’hui, il y a une demande de la part des cavistes et à l‘export », témoigne Lionel.
Avec sa gamme Naturae, le producteur négociant Gérard Bertrand a été le premier à proposer à grande échelle des vins sans sulfites dans la grande distribution. Aujourd’hui cette gamme se décline en 10 références : 8 vins de cépage en IGP Oc, un AOC Languedoc rosé et un AOC Corbières. "C’est un succès", affirme-t-on dans l’entreprise, sans toutefois dévoiler les chiffres de vente. "L’année dernière, nous avons même été en rupture fin octobre, bien plus tôt que prévue". Grande nouveauté annoncée sur Vinisud, à partir du millésime 2015, l’ensemble de la gamme Naturae passe en bio. Une évolution dans la logique des choses.