es questions sont délicates : comment faire en sorte que les AOC puissent accéder à l’utilisation de cépages résistants dont on ne maîtrise pas tous les aspects agronomiques et organoleptiques ? Est-il possible d’utiliser des cépages résistants sans dénaturer le principe de l’AOC ? A un moment où la demande des consommateurs en faveur de techniques agricoles utilisatrices de moins d’intrants n’a jamais aussi intense, les AOC françaises peuvent-elles être privées de ce matériel végétal qui apporte une partie de réponse ?
La CNAOC, lors d’un dernier conseil d’administration, s’est interrogée sur ces questions. Elle propose à tous de réfléchir à une solution qui permettrait « une respiration » dans l’encépagement des AOC. « Il s’agirait de voir dans quelle mesure l’on pourrait autoriser que 5% d’un vin AOC soit issu d’un cépage non inscrit dans le cahier des charges » énonce Bernard Farges. Consciente que l’idée peut bousculer, la CNAOC insiste sur un point : « il est important de creuser cette idée même si elle heurte ».
Son intérêt est de permettre aux ODG qui le souhaitent d’autoriser une souplesse et de tester l’utilisation de cépages sans prendre un risque important concernant la typicité du produit. Elle s’ouvre à tous les cépages pour permettre aussi de tester des cépages qui parfois mettent des années à être reconnus comme secondaires, notamment les cépages anciens.
Cette proposition intervient au moment même où le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, présentera ce 3 mars, l’avancée des travaux sur l’introduction des travaux sur l’introduction de mesures agro-environnementales dans les signes de qualité. Un axe de travail vise à favoriser la génétique bénéfique pour l’environnement. Ce qui sied parfaitement bien aux cépages résistants.