es interprofessions du bassin Bourgogne-Beaujolais-Jura-Savoie travaillent actuellement à la mise en place d'un nouveau système de production régionale de greffons. Si le projet aboutit, il s'agirait d'installer un parc de vignes-mères, de plusieurs dizaines d'hectares et en dehors du vignoble actuel, dédié à la production de greffons pour l'ensemble du bassin. Les étapes de pré-multiplication seraient réalisées sous serre, « afin d'éviter les viroses », le parc de vigne-mère « protégé » et « la rentabilité assurée » par la vente des raisins ou vins sans IG. Les pépiniéristes du bassin, "acteurs clés du dispositif", seraient par ailleurs étroitement associés au projet.
Les intérêts seraient donc multiples : il permettrait à la filière viticole de « sécuriser » cette production, tant d'un point de vue quantité que qualité sanitaire. Les pépiniéristes peinent, en effet, à satisfaire pleinement la demande en plants ces dernières années, celle-ci étant soutenue par les plans collectifs de restructuration et les maladies.
Les différents établissements pré-multiplicateurs – Chambres d'agriculture, instituts techniques, interprofessions - ont par ailleurs des difficultés à produire le matériel végétal en quantité et en qualité suffisantes (viroses). Ils doivent aussi faire face à une progression constante des charges ; ce projet leur permettrait donc une mutualisation des coûts à l'échelle du bassin.
Avoir un vignoble en propre donnerait par ailleurs la possibilité aux organismes techniques d'être plus « réactifs » dans l'offre proposée, en servant de laboratoire de « R&D ». « Il faut nous intéresser au matériel végétal résistant, tester des choses innovantes », explique Jean-Philippe Gervais, responsable du pôle technique du BIVB, qui porte le projet. Enfin, point important, les professionnels pourraient « garder la main » sur cette partie « amont » de la filière.
Les différentes interprofessions ont acté et validé le projet, qui sera présenté lors du prochain Conseil de bassin. Il reste également aux organismes partenaires à étudier la faisabilité technique, juridique et financière. Quelques années seront donc sans doute nécessaires pour qu'il voit le jour.