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Pourquoi les cépages autochtones sont peu plantés
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Pourquoi les cépages autochtones sont peu plantés

Pour son deuxième symposium, l’association Wine Mosaïc peut se féliciter d’avoir le vent en poupe. Au-delà des bonnes volontés, elle réunit de plus en plus d’énergies, qui doivent encore se concrétiser pour que cette « vinodiversité » soit non seulement préservée, mais déployée.
Par Alexandre Abellan Le 30 novembre 2015
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Pourquoi les cépages autochtones sont peu plantés
Héloïse Mahé à la Villa Méditerranée (Marseille) - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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our son mémoire de fin d’études d’ingénieur agronome à Montpellier Supagro (Hérault) – dont elle est fraîchement diplômée –, Héloïse Mahé a étudié la préservation et la valorisation des cépages autochtones dans six régions de l’Arc nord-méditerranéen. Présentant ses résultats, ce 27 novembre lors du deuxième symposium de l’association Wine Mosaïc, à Marseille (Bouches-du-Rhône), elle dessine le contour de situations actuelles ; depuis les approches identitaires collectives en Corse et en Ligurie jusqu’aux initiatives majoritairement individuelles de Catalogne, Languedoc-Roussillon, Provence et vallée du Rhône méridionale. Commanditée par Montpellier SupAgro et Wine Mosaïc, avec les fonds de la Fondation SupAgro, ce travail constate que « toutes les régions, à différents degrés, prennent conscience de la valeur de ce patrimoine ».

Un matériel végétal peu disponible

Du point de vue des opérateurs, les cépages traditionnels sont d’abord séduisants car ils répondent à « la volonté de valoriser un territoire en préservant et mettant en valeur son patrimoine », comme le rapporte Héloïse Mahé. Au cours d’entretiens avec 80 professionnels méditerranéens, elle a également déterminé que le principal frein reste « la disponibilité du matériel végétal. Les cépages rares ne sont pas multipliables à grande échelle par les pépiniéristes et demandent des moyens élevés ».
 
Ces limites logistiques se doublent d’une méconnaissance de ces cépages, qui pousse à la frilosité. Propriétaire du vignoble de l’Abbaye de Valmagne, Philippe Daillanes peut en témoigner : « Nous avons travaillé avec l’Inao pour faire accepter le cépage morrastel dans les appellations Coteaux du Languedoc et Grès de Montpellier. Mais cela ne se traduit pas par des plantations. Les exploitants ont peur d’introduire un cépage qu’ils ne connaissent pas. La prise de risques économiques est dissuasive en viticulture. » D’autres freins existent comme le prix à payer pour un produit qui n’existe pas ou plus, ou les enjeux de la communication de produit de niche…
Quoi qu’il en soit, « certains cépages anciens pourraient retrouver une place significative dans les vignobles. Aucun obstacle n’est insurmontable », estime Héloïse Mahé. Elle précise que son étude doit désormais être approfondie dans son volet commercial, et pourrait être transposée à d’autres vignobles. En attendant, « on sent une convergence entre l’intérêt des professionnels et l’establishment. Il se dessine une démarche de co-construction », estime Hervé Hannin, directeur de l’Institut des hautes études de la vigne et du vin de Montpellier.
 

Treize fiches cépages pour les vignerons

Ayant enquêté sur 74 cépages modestes – plantés sur moins de 2 000 hectares –, Héloïse Mahé en a retenu treize qu’elle juge prometteurs à court terme (disponibles en cahier des charges d’appellations locales, intéressants d’un point de vue cultural…). Il s’agit de l’aramon noir, le bourboulenc blanc, le carignan blanc, le chatus noir, la counoise noire, le genovèse, le morrastel, le piquepoul, le rivairenc noir, le sciacarello noir, le terret, le tirbouren et le tourbat. Cette sélection se traduit concrètement par la rédaction de fiches à l’attention des vignerons intéressés. Elles ont été rédigées et seront prochainement diffusées par Wine Mosaïc.

Cépages internationaux versus locaux
« Dans le monde, 30 cépages internationaux concentrent 70 % des vins produits » pose Jean-Luc Etievent, co-fondateur de l’association Wine Mosaic. En France, 10 cépages compteraient pour 70 % des surfaces viticoles. Mais, « quand on voit les misères que vous causent votre cadre législatif et réglementaire, bravo pour la résistance de la France ! Vous êtes le deuxième pays au monde en nombre de cépages de cuves, cultivés en production » souligne le docteur José Vouillamoz (université de Neuchâtel, Suisse). L’ampélographe recense 204 cépages dans le vignoble français, celui italien arrivant en premier (avec 380 cépages).
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