ros temps sur la viticulture audoise. Après les déboires de la cave de Mont Tauch, c'est une société de négoce de Lézignan-Corbières qui semble en mauvaise posture.
Depuis plusieurs mois, la SDVA Frédéric Roger est en proie à des difficultés financières. Un conciliateur a été nommé en début d'année par le tribunal de commerce de Narbonne pour sortir l'entreprise de cette passe difficile. Mais l'inquiétude grandit au sein des caves coopératives et vignerons indépendants qui ont livré des vins et n'ont pas été payés.
CRAINTE
« Nous avons recensé une dizaine d'entreprises parmi nos adhérents qui n'ont pas été réglées dans les délais et dont les courriers de relance sont restés lettre morte », indique Jean-Marie Fabre, président de la fédération des Vignerons indépendants de l'Aude. Même crainte du côté du Syndicat des vignerons de l'Aude, où le président, Frédéric Rouanet, redoute « les dégâts économiques graves » qu'une défaillance du négociant pourrait provoquer. Il invite tous ses adhérents concernés par cette affaire à se rapprocher du syndicat pour « envisager une stratégie de défense collective ».
Parmi les plus gros créanciers de la SDVA figure la cave coopérative des Vignerons d'Ouveillan-Narbonne. Cette importante coopérative audoise, qui produit 130 000 hl par an, est entrée en 2010 au capital de la SDVA Frédéric Roger. Elle y écoulait environ le tiers de sa production.
ÉCLAIRCIR LA SITUATION
En novembre 2012, Frédéric Roger le gérant de l'entreprise avait tenté de céder ses parts à un fonds d'investissement chinois. L'opération, qui avait reçu le soutien de la région, est tombée à l'eau. Aujourd'hui, l'avenir de la SDVA inquiète. La plupart des opérateurs craignent l'ouverture imminente d'une procédure de redressement judiciaire. Néanmoins, comme le font remarquer les personnes interrogées, une telle éventualité aurait le mérite d'éclaircir la situation...
Ni les dirigeants de l'entreprise ni le président de la cave coopérative n'ont souhaité s'exprimer sur le sujet.