es prix des rosés de Provence continuent inexorablement de progresser sur les marchés et ce, malgré la « belle » récolte de 2014, qui aurait pu laisser présager le contraire. Cette évolution, qui a démarré il y a huit ans maintenant, correspond à un repositionnement en cours de ce vins vers le « haut de gamme », notamment sur les marchés export : « Les prix ne peuvent être réajustés à la baisse, explique Michel Couderc, responsable économie au CIVP ; les rosés de Provence confirment un positionnement leader haut-de-gamme des rosés du monde; la demande internationale est importante et valorisée, donc il y a des réorientations de débouchés, des circuits, en même temps que les montées de prix ».
Ce repositionnement vers le « haut-de-gamme » s'applique également en France, dans les linéaires des grandes surfaces. Les prix de vente constatés y augmentent progressivement. « Cette tendance concerne tous les rosés, mais pour ceux de Provence, l'augmentation est plus rapide », commente l'expert. Cette tendance se traduit aussi par un nombre de références « entrées de gamme » en vins de Provence en nette diminution dans les rayons : « Il y a très peu d’offre en rosés de Provence à moins de 4€ la bouteille, le seuil des entrées de gamme en rosé se situant sous les 2,60€ », confirme Michel Couderc. Les opérateurs provençaux vendent donc de plus en plus sur des marchés plus valorisés, augmentent leurs prix sur les marchés existants, et arrêtent les références les moins chères, en les remplaçant parfois par des mieux valorisées.
Le suivi des cours des vins vracs pour la campagne 2014-2015 confirme cette évolution. A fin mars, ils sont en hausse de 2% à 3% selon les appellations par rapport à l'an dernier, et ce, malgré une récolte plutôt abondante. A fin avril 2015, le prix moyen cumulé en Côtes-de-Provence s'établissait à 209€/hl, celui en Coteaux d'Aix-en-Provence à 175€/hl et celui en Coteaux-varois-en-Provence à 158€/hl. Côté volumes, la demande restait toujours soutenue, avec un marché vrac « dynamique ». Pour les Côtes-de-Provence par exemple, les transactions à fin avril avaient dépassé de 7% celles enregistrées l'an dernier mais sur l'année complète...
[crédit photo: J Cassagnes]