50 hectares d'autorisations de plantations en vins sans indication géographique ont été demandées dans le cognaçais. Cette surface est très largement supérieure au contingent voté par le Conseil de Bassin en février dernier, soit 300 hectares pour l'ugni blanc et 100 hectares pour les autres cépages.
L'Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC) s'interroge sur cet engouement qui lui paraît « suspect ». Le syndicat prévient qu'il va mener l'enquête car la rentabilité de la production de vins sans indication géographique à partir d'ugni blanc est loin d'être attractive. Le prix d'achat est d'aujourd'hui de 30/40 euros/hl et le rendement moyen est de 200 hl/ha, selon les chiffres du syndicat. « Le prix de revient est de 6500 euros/ha. La production est donc déficitaire de 1500 euros/ha. Nous ne comprenons pas que des viticulteurs fassent autant de demandes de plantation pour une production qui n'est pas rentable» s'étonne l'UGVC.
Selon l'organisation, ces demandes pourraient concerner des plantations destinées en fait à produire à terme du Cognac. « Ce sont des volumes que nous n'avons pas pris en compte dans notre plan de gestion de la production. D'ailleurs, cette année, le contingent de plantation en Cognac est nul » explique l'UGVC. Les plantations en vins sans IG pourraient ainsi bousculer l’équilibre prévisionnel du marché, ce qui est inacceptable pour les producteurs.
L'UGVC demande une révision à la hausse des prix des vins sans IG. « Un cours équivalent à celui constaté sur chardonnay (soit 60 à 70 euros/hl) serait un peu plus sérieux ». Le syndicat menace également de s'opposer à toutes demandes de plantation en ugni blanc l'année prochaine, s'il s'avère que ses suspicions s'avèrent exactes.