l'unisson (mais à travers deux communiqués distincts), Vin et Société et la Confédération nationale des AOC (CNAOC) ont pris acte du vote des députés dans le cadre de la loi de Santé Publique. Cependant, le statu quo ne les satisfait pas. « Je suis en colère » martèle Bernard Farges qui estime que « la filière vin mérite mieux que ça ! », c'est-à-dire une loi Evin qui ne change pas et ne précise pas les conditions de la publicité puisque l'amendement porté par le député PS Denys Robiliard a été écarté. « Cet amendement aurait permis de clarifier la Loi Evin en distinguant la publicité de l’information. Pour les journalistes, les acteurs de l’oenotourisme, les milliers d’artistes et les écrivains, les avocats : c’était la possibilité d’évoluer dans un cadre légal clair, fidèle à l’esprit originel de la loi. Au lieu de cela, nous allons continuer à vivre dans un flou juridique préjudiciable à toutes les parties prenantes concernées par les conditions d’application de la Loi Evin » déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société.
Egalement vice-président de Vin et Société, Bernard Farges explique que la filière a peut-être eu tort de se réjouir un peu trop de l'affichage clément affiché par le gouvernement lors du Salon de l'Agriculture. « Depuis ce rendez-vous, on s'auto-congratule du discours rassurant du gouvernement. Mais c'est à chaque fois la même chose. On nous promet une bombe, pour nous vendre le statu quo ou un léger recul ! » analyse-t-il.
Qu'attendent les deux organisations du groupe de travail parlementaire sur la définition de la publicité ? Son accueil est plutôt froid. « Nous y participerons avec vaillance, détermination et obstination » se contente d'indiquer Bernard Farges. Vin et Société ajoute qu'elle va « poursuivre son action et maintient la demande d’une nécessaire clarification de la Loi Evin ». Elle affirme également son intention de diffuser les repères de consommation... même si l'Etat ne soutient pas l'initiative. Et de conclure : « C’est en donnant au vin sa juste place, celle d’un produit culturel à apprécier avec raison, dont seul l’excès doit être condamné, que nous obtiendrons des résultats contre l’alcoolisme ».
Photo : Joël Forgeau