l fallait s’y attendre. Avec des stocks au plus bas et un faible volume de récolte, la campagne a démarré sur les chapeaux de roue pour l’IGP Pays d’Oc. Au 7 novembre, 600 000 hl ont été contractualisés, soit 477 000 hl de plus qu’à la même période lors de la campagne précédente. Le cours moyen tous cépages confondus est en progression de 13,5 €/hl (92,6 € en moyenne contre 79,1 € l’an dernier). Les rosés représentent plus de la moitié des volumes échangés (322 000 hl), les blancs 192 000 hl et les rouges 98 000 hl.
Ce début de campagne confirme donc l’essor des rosés observé depuis plusieurs années.
Lors de la campagne 2013/2014, les sorties de chai en IGP pays d’Oc rosé ont atteint 1,3 million d’hl, soit une hausse de 17% par rapport à la campagne précédente. Selon Jacques Gravegeal, président de l’ODG et d’InterOc, cela fait de sa dénomination le leader français des rosés, devant la Provence qui se situe à 1,2 million d’hl, toutes appellations confondues.
Jacques Gravegeal ajouté que les metteurs en marché estiment qu’il faudrait produire entre 0,5 et 1 million d’hl de rosés supplémentaires d’ici 5 ans pour couvrir les besoins du marché. L’ODG a donc décidé de modifier son cahier des charges et de porter le rendement des rosés de 90 à 100 hl/ha. La demande a été actée par l’INAO et une procédure nationale d’opposition est en cours. Cette mesure pourrait entrer en vigueur dès la prochaine campagne.
Lors d’une conférence de presse ce mardi 25 novembre au domaine de Manse, siège de l’ODG à Lattes, Jacques Gravegeal a également indiqué qu’une réflexion était en cours au sein de l’ODG pour pérenniser la filière. « Chaque année, le Languedoc perd des surfaces. Et il n’y a pas de relève. C’est de notre devoir de réfléchir à des solutions pour maintenir une production régionale à 12 millions d’hl. La première piste à creuser est l’assurance récolte, les aléas climatiques sont une crainte majeure pour les viticulteurs », soutient le président.
Autre piste à l’étude : de nouveaux modèles d’investissements privés qui permettraient à des metteurs en marché ou d’autres opérateurs ( BRL…) de participer à des investissements d’avenir dans le vignoble (irrigation par exemple) ou dans les caves (équipements pour le rosé par exemple) par l’intermédiaire de Sica. Les premières pistes de réflexion devraient être présentées lors de la prochaine assemblée générale de l’ODG le 30 janvier prochain à la Grande Motte.
Photo : rosé Pays d'oc Paul Herpe