’est par un communiqué commun diffusé le 30 octobre au soir que les deux entreprises « annoncent conjointement la décision de mettre un terme au processus de fusion engagé depuis janvier 2024 et ne pas soumettre leur projet à des assemblées générales extraordinaires comme initialement prévu » car « les conditions structurelles et organisationnelles ne permettaient pas, à ce jour, d’envisager une fusion dans des conditions optimales ». Pourtant ce n’est pas faute aux deux entreprises d’avoir consacré de l’énergie au projet. « La semaine dernière, nous avons encore enchaîné trois jours de réunion » rappelle Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim. Avec Jean-Philippe Haaag, son homologue chez Wolfberger, il explique l’échec par le même écueil : « l’humain ».


« Dans ce genre de dossier, il faut 100 % d’adhésion. Je dirais même 200 % » reprend Pierre-Olivier Baffrey. « Nous n’étions alignés que partiellement. Or on ne peut pas construire une telle entreprise quand on sent qu’on n’arrivera pas à convaincre suffisamment d’adhérents, quand des détracteurs risquent de faire capoter le projet. La situation économique globale n’a pas été comprise par nombre de protagonistes. Quand des personnes n’ont pas envie, ce n’est pas la peine de forcer ». Jean-Philippe Haag complète : « ce projet avait du sens. Il aurait été structurant en créant une locomotive pour le vignoble alsacien. Mais au fil du temps, la dynamique s’est essoufflée chez nos adhérents. Le partage de la marque Wolfberger en embêtait certains. Le fait que Wolfberger ait stabilisé son chiffre d’affaires à 60 M€ à l’exercice clos en juillet 2025 et rétabli sa trésorerie, peut expliquer que certains aient moins ressenti le besoin d’une alliance. Pour moi, c’est de l’égoïsme. Mais si on n’est pas certain d’aboutir, il vaut mieux ne pas s’engager. Tout cela est un énorme gâchis ! »
	
Même si « la fusion aurait été le meilleur moyen d’aborder les défis, principalement commerciaux, qui nous attendent », les deux coopératives vont continuer à évoluer indépendamment l’une de l’autre. Pour Jean-Philippe Haag, la perspective d’une future entité Bestheim-Wolfberger, n’est pourtant pas complètement enterrée. « Les discussions ne sont pas totalement rompues. Il y a peut-être des partenariats à trouver. Et pourquoi pas un jour reparler d’un avenir commun… »
 
             
          
  
                


 
											
 
                                     
                                     
                                    


 
                    
                     
                                             
                                             
                                             
                                             
                                             
                                            