fficialisé le 18 avril 1855, le classement des 87 crus du Médoc et de Sauternes reste autant une réfèrence à valeur refuge qu'un vivant outil de distinction des châteaux bordelais, comme en témoignent les actions menées pour ses 170 ans. Soit une tournée sur l’année de propriétaires et de leurs vins dans des restaurants étoilés de neuf villes françaises (Bordeaux, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Strasbourg…) pour toucher les consommateurs français : « on a besoin de rencontrer les amateurs pour se reconnecter à eux » pointe Sylvain Boivert, le directeur du conseil des grands crus classés en 1855 de Médoc et de Sauternes, qui note l’enseignement de ces dîners de prestige : « la plus-value des grands crus apparaît sur les vins matures. On le sait, les millésimes anciens sont très appréciés, cela se confirme. »
Autre ambiance pour les 170 ans de 1855 à Hong Kong durant le festival Wine & Dine (23-26 octobre), avec une célébration populaire et un dîner de gala plus sélectif. Si le marché chinois reste en retrait, il reste important de continuer à le prospecter souligne Sylvain Boivert. Retour à Bordeaux le 6 novembre pour la célébration à Bordeaux des 170 ans du classement lors du dîner de gala de la conférence annuelle du réseau Great Wine Capitals. Fin novembre, les grands crus classés de 1855 s’invitent à l’ambassade de France à New Dehli, pour tisser des liens avec le marché indien où la demande de réduction des droits de douane à l’importation ne cesse d’alimenter le rêve d’une ouverture du marché indien. Plus mature, le marché monégasque sera travaillé le 30 novembre avec un dîner de l’association des 60 sommeliers de Monaco pour toucher leurs clients. Les 170 ans se poursuivront un peu en 2026 avec la participation de 1855 à la soirée inaugurale de l’exposition des 200 ans du Figaro au Grand Palais de Paris.
Une réussite de longévité alors que « pour ceux de 1855, le classement devait être occasionnel, sans lendemain, oublié dès la fin de l'exposition. Or, à l'usage, peu à peu, il sera la bible des crus classés. Jusqu'à devenir un monument ! » écrit le baron Philipe de Rothschild dans son autobiographie Vivre la vigne (aux presses de la Cité, 1981).




