as de quoi se taper une barrique… Sur l’année glissante qui s’est achevée ce 31 mars 2025, les 57 tonneliers de la Fédération des Tonneliers de France (FTF) ont commercialisé 544 000 fûts pour un chiffre d'affaires de 516 millions d’euros. Soit des baisses de 15 % en volume (plus en France, -20 %, qu’à l’export, -13 %) et de 10 % en valeur (-17 % en France et -6 % pour l’étranger). Globalement, le communiqué de la FTF constate un « ralentissement de l’activité » face à « une conjoncture particulièrement défavorable à la filière vitivinicole ». Rien ne semble en effet manquer au tableau : une petite vendange mondiale en 2024 réduisant le besoin d’élevage (et celle 2025 ne s’annonce pas pléthorique), des difficultés commerciales pesant sur les trésoreries, et donc la capacité à investir alors que le du coût des matières premières explose. Les tonneliers rapportent ainsi une « inflation importante du prix du chêne : +50 % sur ces seules deux dernières années ». De quoi rogner les marges des tonneliers pour garder des prix dans le marché : le prix de vente moyen de la barrique française est tombée à 940 € sur l’exercice, soit -6 % en un an.
Taxes Trump pour tous
Sachant que les taxes Trump sont arrivées depuis, montant de 10 à 15 % les droits de douane depuis août pour les importations européennes : de vins et spiritueux, comme de tonneaux en chêne français. Actuellement, « les clients [américains] ont adopté une posture attentiste à la suite des annonces initiales de l’administration Trump (200 %, puis 30 % de droits de douane envisagés » indique la FTF, qui demande aux instances françaises et européennes d’exempter les barriques de droits de douanes. Sachant que les États-Unis sont un marché clé (30 % des volumes et 34 % de la valeur), arrivant après la France (34% des volumes et 31 % de la valeur), mais avant l'Espagne (8 % des volumes et 7 % en valeur) et l'Italie (6 % des volumes et 6 % de la valeur). Le vignoble européen étant lui-même dans un moment de crise (et d’incertitudes, comme l’avenir du marché chinois pour les cognacs), les tonneliers se retrouvent dans une situation particulièrement incertaine et inconfortable.


Présidente de FTF, Magdeleine Allaume affiche sa confiance structurelle dans l’avenir : « ces éléments conjoncturels, bien que significatifs, ne doivent pas masquer la solidité de notre secteur. Les tonneliers français continuent d’investir dans la qualité, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), la recherche et l’innovation, et restent des partenaires incontournables des plus grands domaines viticoles et spiritueux dans le monde entier. » Un optimisme dans le besoin d’élevage sous bois pour accompagner les vins de demain, sans en faire des tonneaux.