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Pourquoi le château Lafleur quitte l’AOC Pomerol : pour irriguer, planter à faible densité, mettre la vigne à l'ombre, pailler...
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Changement climatique
Pourquoi le château Lafleur quitte l’AOC Pomerol : pour irriguer, planter à faible densité, mettre la vigne à l'ombre, pailler...

Exit Pomerol et Bordeaux. La famille Guinaudeau sort du cadre réglementaire trop rigide des appellations d’origine contrôlée pour élargir son champ d’action technique face au changement climatique.
Par Marion Bazireau Le 27 août 2025
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Pourquoi le château Lafleur quitte l’AOC Pomerol : pour irriguer, planter à faible densité, mettre la vigne à l'ombre, pailler...
Le château Lafleur veut retrouver de la liberté dans le choix de ses pratiques viticoles. - crédit photo : Adobe Stock
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ans un courrier adressé à ses clients ce 24 août, la famille Guinaudeau annonce quitter les appellations d’origine contrôlée (AOC) Pomerol et Bordeaux à partir du millésime 2025. « Les six vins* de la Société Civile du Château Lafleur seront déclarés en Vin de France » précise-t-elle. Face au changement climatique « brutal », dont les millésimes 2015, 2019, 2022, et, plus encore, 2025 « furent des témoins marquants », le château voisin de Pétrus explique devoir prendre des décisions fortes et ne plus pouvoir se projeter à court et moyen terme dans le cadre actuel des deux AOC sous peine de courir à « la catastrophe » bien illustrée par le visage de Pomerol cette fin de mois d’août marqué par des températures ayant atteint les 49,7C sur fruits exposés.

Au-delà de cette désignation, rien ne change. « Nous restons, et nous resterons toujours, fidèles aux valeurs fondamentales de Lafleur : le même terroir d’exception depuis 1872, les mêmes génétiques de vignes nobles... », indique la famille Guinaudeau.

Paillage, ombrage, irrigation…

Dans une tribune publiée ce 26 août, les propriétaires précisent en effet que Lafleur n’a pas l’intention de travailler avec des cépages étrangers à Bordeaux ou sélectionnés pour leur résistance, mais souhaite pour « rattraper le temps perdu » pouvoir planter à des densités minimales raisonnées et proportionnées à la réserve utile en eau réelle de chaque grand type de sol, « parfois à moins de 5000 pieds/ha », recourir au paillage pour limiter l'évaporation d'eau, installer des dispositifs d'ombrage permanent ou ponctuel, réduire la hauteur de feuillage et l’épaissir pour protéger le raisin des brûlures du soleil, et irriguer sur la base d'un suivi précoce et régulier dès le printemps. Des axes d’adaptation que Lafleur a déjà expérimentés avec succès et que ses équipes jugent complémentaires.

 

*Château Lafleur, Les Pensées, Les Perrières, Les Champs libres, Château Grand Village rouge, Château Grand Village blanc


 

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Tous les commentaires (6)
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Albert Le 01 septembre 2025 à 08:52:12
Merci à Augustin de nous expliquer en quoi il y a un quelconque intérêt pour Château Lafleur à se résigner à produire en VdF .. car : 1/exit la mise en avant à l'étiquetage du nom du Château, 2/impossibilité de revendiquer explicitement que la mise en bouteille s'effectue au " Château" .. Je veux bien croire que la clientèle huppée de Lafleur pourrait, le cas échéant, se priver d'afficher son train de vie (ouvrir pour ses invités un Pomerol "réputé et reconnu" ça marque un poil plus que de proposer un VdF fût-il de haute volée, non ?
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augustin Le 31 août 2025 à 06:58:58
Le phénomène d échappée du peloton est familier pour les connaisseurs des courses cyclistes mais aussi pour les observateurs de la vie des vins de Bordeaux. La recette est connue : tirer avantage de la dynamique initiale du groupe , atteindre la notoriété idéale , puis s échapper definitivement du peloton. Les crus bourgeois exceptionnels de medoc classement 2003 ont inauguré la formule , certains grands crus classes du st emilion catégorie A ont suivi ce faisant une vingtaine d années après... et il n est donc pas surprenant que lafleur fasse de même aujourd hui.Woody Allen avait tout prévu avec son fim prohetique : "take the money and run ! " Quitte à laisser le peloton sur le carreau , mais les enjeux économiques actuels sont tels que ce pari vaut bien ...une messe !!! :^) D autant que le risque commercial est nul tant la marque lafleur est mondialement reconnue et que sa stratégie de distribution est bien verrouillée avec de puissants allies. Les émules potentiels devront donc y regarder à deux fois avant de franchir un pas similaire : marcher sur l eau reste un sport pour le moins ... élitiste :*) !!!
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LE VERITABLE PROBLEME:LE FRIC Le 30 août 2025 à 10:50:49
Il ne faut pas s'y tromper. Dans le contexte actuel de crise des plus grands crus de Bordeaux, la décision de Lafleur n'arrive pas par hasard. Sous des prétextes techniques elle a pour objet de quitter l'image Bordeaux associée à la baisse des prix dans le but de maintenir ses marges. Tout le reste n'est que littérature.
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Renaud Le 29 août 2025 à 14:17:57
Les crises ont souvent lieu par nos blocages intellectuelles. Encore une fois une réussite ( que je leur souhaite) personnelle et une défaite collective
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Dominique Techer Le 28 août 2025 à 14:22:48
Ce retrait de l'appellation Pomerol du château Lafleur signe un échec de la direction du syndicat. Et on est quand même dans l'appellation du président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, du secrétaire de l'interprofession?. Il est vrai qu'il est à peu près impossible de discuter des problèmes qui n'auraient pas été identifiés et retenus au préalable par le président et sans doute une partie de son entourage. Ce qui fait qu'aucun des problèmes évoqués n'a pu être abordé en AG du syndicat. Tout le système est en état de mort cérébrale, coincé dans le déni du réel et tétanisé par les difficultés. Les questions posées par la famille Guinodeau sont, à mon sens, pertinentes pour certaines. Mais on se doit de rester dans le cadre de bonnes pratiques agronomiques et sans en arriver à une artificialisation du milieu. Sinon, de proche en proche, on va finir par se rapprocher tout simplement de l'idéal-type de la serre à atmosphère contrôlée, et alors, adieu l'AOC, l'expression originale du terroir et tutti quanti. Le paillage peut déjà être fait par des moyens autres que le plastique ou autres produits pétroliers. Pour l'ombrage, on a déjà le droit de planter des arbres et des haies qui modèrent les températures. Et elles ne sont pas déduites des surfaces en production. On pourrait du coup en finir avec ces paysages de vignes en monoculture pure, où on profite de la pelle mécanique à la plantation, pour arracher le moindre végétal « inutile » qui aurait pu se faire une place. La densité de plantation dans l'optique du chaos climatique en cours devrait effectivement être ré-examinée. Il est vrai qu'il y a peu, à Pomerol, le dernier chic pour briller dans les dîners en ville, c'était la plantation à 10000 pieds hectares. Aujourd'hui, on pourrait être sympas et leur permettre d'arracher un rang sur deux ? Et les programmes de restructuration du vignoble portés par l'interprofession depuis des années posaient comme critère premier la densification des plantations. A Pomerol comme ailleurs à Bordeaux, les surfaces foliaires demandées ne correspondent plus à la réalité climatique. Comment pleurer ensuite sur la sécheresse et les degrés trop élevés ? Il suffit d'observer les vignobles méridionaux. Bordeaux est resté fossilisé sur des standards climatiques du vingtième siècle. Normal quand on connaît la joyeuse bande de jeunes garçons déjantés qui sont aux manettes. Reste la question de l'irrigation. Poser cette question c'est mal connaître l'état des lieux de la ressource. Irriguer, mais avec quoi ? L'eau potable est déjà en train de devenir un problème. A nous d'interroger et de faire évoluer nos pratiques agronomiques.
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Albert Le 28 août 2025 à 12:31:19
Vouloir modifier, adapter les CDC AOC sur des points importants comme l'encépagement, la densité, l'irrigation, voire permettre pourquoi pas l'agroforesterie, procède d'une nécessité à adaptater la pratique qu'on imaginait immuable, à s'interroger sur la validité du concept corseté de l'AOC .. Il faut du courage pour quitter son "image" AOC Pomerol et se relancer en VDF .. mais surtout j'espère qu'un telle décision permettra d'amorcer un vrai débat : est-il intellectuellement "honnête", acceptable, de continuer à nous vendre ces marques collectives que sont les anciennes AOC alors que les pratiques culturales doivent évoluer, qu'il faut introduire de nouveaux cépages, qu'il faut acter certaines pratiques œnologiques récentes (je pense aux levures exogènes par exemple > et quid du terroir ?).
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