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es 11 jours de canicule n’ont pas eu d’effets trop délétères sur la vigne. « Il n’y a que dans les coteaux qu’elle commence vraiment à se défolier », rassure Thomas Gautier, conseiller viticole pour l’Institut coopératif du vin (ICV) de l’Hérault. Mais la vague de chaleur a échaudé des baies dans les parcelles peu vigoureuses et fait grimper les TAVP à une allure vertigineuse. « Les raisins ont pris 2% vol. sachant qu’ils avaient déjà gagné 3,5% les deux semaines d’avant, soit +0,3% par jour pendant 20 jours, ce qui est énorme », continue le conseiller, témoignant, à défaut de records de précocité, 2022 restant le millésime vendangé le plus tôt, « de records de vitesse de maturation. »
Pour l’ICV les consignes sont claires : accélérer les chantiers de récolte. « Des raisins tous juste mûrs la semaine dernière sont presque trop mûrs aujourd’hui, on est sur le fil. Il faut rentrer les chardonnays qui dépassent les 14,5% de moyenne sur notre réseau, se dépêcher de finir le reste des blancs et les rosés pour ne pas perdre l’acidité qui a tenu jusqu’ici, et vendanger les pinots », insiste Thomas Gautier.
Ce mercredi matin, le viticulteur Didier Gadea a aussi emmené du merlot vinifié en rouge à la cave coopérative de Montagnac. « Il affichait déjà 16% et il a plu cette nuit. Il ne s’agit pas de laisser éclater et pourrir les baies alors que les rendements s’annoncent déjà très bas, autour de 5 tonnes par hectare, sauf peut-être dans les plaines qui bordent l’Hérault qui semblent mieux s’en sortir », justifie le viticulteur également président Modef dans l'Hérault.
En effet, si l’état sanitaire était encore très bon la semaine dernière, Thomas Gautier appelle désormais à la prudence. « Les vers de la grappe commencent à poser problème. Il n’y pas encore de chenilles Cryptoblabes gniediella mais beaucoup d’eudémis et d’eulia qui servent de porte d’entrée aux Aspergillus », observe-t-il.
Comme le reste des adhérents à la cave de Montagnac, Didier Gadea va désormais vendanger sans discontinuer. « Nous avons eu une mauvaise sortie de grappes, des attaques massives d’escargots, et deux vagues de chaleur, il est temps d’arrêter les frais », estime-t-il.
