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"Il n'y a pas trop de vin, mais seulement trop de vins qui n'intéressent plus personne"
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Patrick Mansuy
"Il n'y a pas trop de vin, mais seulement trop de vins qui n'intéressent plus personne"

"Je trouve absurde cette idée d'arracher" pose l’entrepreneur Patrick Mansuy qui lance Glou Time, une gamme de vins et tisanes à 4,5°.alc et 4,5 € la canette pour tenter "une reboissonnisation du vin" en rendant "accessible le vin à ceux qui n'en ont ni la culture, ni les codes ou qui croient ne pas l'aimer".
Par Alexandre Abellan Le 17 août 2025
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Avec 4,5% vol, Glou Time est réglementairement un cocktail aromatisé de produits vitivinicoles indique Patrick Mansuy. - crédit photo : DR
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e quelle filière êtes-vous originaire ?

Patrick Mansuy : Je suis initialement un entrepreneur dans les hautes technologies (et en particulier l'Intelligence Artificielle) appliquées à l'industrie. Cependant, je suis amateur de vin depuis toujours, j'observe attentivement l'évolution du secteur et j'ai décidé récemment de me lancer dans ce domaine. Je trouve absurde cette idée d'arracher, alors qu'il n'y a pas trop de vin dans l'absolu, mais seulement trop de vins qui n'intéressent plus personne. Venant de l'industrie, je suis stupéfait de voir combien l'offre a globalement peu évolué depuis des décennies (surtout en France), alors que la société, ses goûts, ses modes de consommation ont été bouleversés de fond en comble. Glou Time est un premier produit de rupture. D'autres sont en préparation.

 

Comment se définit votre gamme Glou Time ? Cela ressemble à un cocktail premix ou une Boisson Aromatisée à Base de Vin, ce qui existe déjà sur le marché, des prémixes de Spritz au rosé pamplemousse.

Glou Time est une boisson légèrement effervescente composée de 50 % de vin bio et 50 % d'infusions naturelles bio. Elle se caractérise par sa fraîcheur, sa légèreté (4,5 % d'alcool et pas de sucre), sa naturalité et son aromatique délicate. Loin de ressembler aux boissons que vous évoquez, qui sont lourdes et saturent très vite les papilles, Glou Time peut aussi bien se boire en apéro qu'accompagner heureusement un repas. En créant Glou Time, j'ai voulu rendre immédiatement accessible le vin à ceux qui n'en ont ni la culture, ni les codes ou qui croient ne pas l'aimer. C'est une reboissonnisation du vin, très contemporaine puisqu'elle hybride une approche antique tombée en désuétude avec la modernité de la canette. Boisson nomade, facile à boire, saine, qualitative, tant d'un point de vue gustatif que dans ses ingrédients et son mode de production, Glou Time est une alternative aux bières légères et aux vins de soif pour se rafraîchir ou festoyer.

En misant sur la "reboissinisation" ne vous trouvez-vous pas en concurrence avec d'autres boissons plus à la mode (kombucha, kefir...) ou relativement plus établies (vins désalcoolisés...) ?

Vous pourriez aussi ajouter la bière légère et le cidre ! Mais Glou Time se distingue à la fois par son ancrage dans la culture du vin (dilution et ingrédientisation du vin, qui s'est pratiquée depuis que le vin existe) ; sa naturalité ; ses qualités organoleptiques délicates et sous-tendues par les aromes variétaux des cépages choisis ; sa légèreté en alcool, mais aussi en sucre (0 sucre ajouté). D'ailleurs, cette très faible teneur en sucre (5 à 10 fois moins que dans un komboucha ou un vin désalcoolisé, par exemple), est un atout fondamental de Glou Time.

Ainsi, suivant les retours terrain que nous avons, Glou Time vient en complément ou substitution partielle de toutes ces boissons (exception faite du vin désalcoolisé qui ne s'adresse pas à la même clientèle).

 

Quels sont vos chiffres de productions et vos ambitions de développement ?

Les boissons Glou Time ont été récemment mises sur le marché (fin avril). Il en existe actuellement deux versions : une à base de chardonnay et infusions de fleurs de sureau et zeste de citron ; une à base de pinot noir et infusions de cerise griotte et bergamote. J'ai volontairement choisi des cépages très connus, car je considère ces boissons comme une porte d'entrée dans le monde du vin, pour ceux qui n'en connaissent rien.

Les volumes produits sont pour l'instant modestes, avec un premier batch d'essai de 15 000 canettes. Les consommateurs faisant très bon accueil au produit, un deuxième batch de 50 000 canettes est prévu après la pause estivale. La commercialisation se fait via des cavistes, épiceries fines, CHR et nous visons à terme la GD de centre-ville. Nous mettons en service notre site marchand depuis le 15 juillet. Enfin, l'export constitue un axe majeur de notre développement, une boisson de ce type répondant parfaitement aux attentes de certaines régions. Nous visons prudemment un volume de 100 000 canettes en 2026 et 200 000 en 2027.

 

Quelles sont vos sources d'approvisionnement ? La rémunération des producteurs est-elle assurée alors qu'actuellement des lots à très bas prix se trouvent facilement sur le marché ?

Je travaille avec un vigneron du Languedoc. Je cherche avant tout des vins bio de qualité qui goûtent bien. Je suis évidemment attentif au niveau de prix, mais une rétribution équitable est indispensable pour fonder une relation commerciale pérenne. Le coût des ingrédients de Glou Time justifie le prix de vente : Glou Time est une boisson de vigneron, facile à boire mais relativement coûteuse à produire. Ce que comprennent les consommateurs finaux qui valorisent la composante artisanale et terroir (même si nous ne la revendiquons pas) et considèrent que le prix est ajusté.

Un aperçu de la gamme actuelle "Glou Time".

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Tous les commentaires (6)
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Brunet Le 18 août 2025 à 18:25:49
Trop de vin???? Mais pour la France les volumes n'ont jamais été aussi bas nous la cave est vide depuis 2017 soit en 8 ans 3 récoltes voilà pk on arrache, entretenir un vignoble qui ne produit pas gel, grêle sécheresse maladie voilà notre quotidien. Alors oui arracher n'est sûrement pas la meilleure solution mais a t'on le choix si on veut sauver nos Domaines.
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Alexis Sabourin Le 18 août 2025 à 15:13:56
Pourquoi pas mais on ne parle plus de vin. Il s'agit là d'un autre produit, industriel. Or le vin a-t-il vocation à devenir un sous-produit de l'industrie ? Si c'est le cas, c'est bien qu'il y a trop de vin sur le marché et qu'il faut arracher pour assainir celui-ci. Et si la demande augmente ?? alors les vignerons pourront augmenter leur prix pour vivre décemment de leur métier.
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Olivier Metzinger Le 18 août 2025 à 10:56:43
Pour faire des tisanes ou des eaux alcoolisées et aromatisées est il nécessaire de cultiver de la vigne quand on en connait les coûts ??? Hormis pour communiquer. Planter des plantes aromatiques, plante à tisanes et/ou décoctions doit être bien moins coûteux en terme économique mais aussi écologique. Cultiver des vignes en France avec les contraintes sociales et environnementales pour produire cela n'a aucun avenir à moyen long terme.
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Albert Le 18 août 2025 à 07:48:50
Si le changement des modes de consommation est désormais établi de manière irréfutable, si le vin ne participe plus à l'évidence des choix alimentaires des nouvelles .générations, j'avoue rester perplexe devant la piste qu'on nous balise vers ces produits à base de vin .. certes, le conditionnement en canette veut lourdement appuyer le fameux (!) style d'une consommation "décomplexée" mais n'est-ce pas là une vision archi datée ? ..qu'est-ce que ce monsieur sait, devine des envies des nouvelles générations ? .. ont-ils besoin qu'on leur propose des mix à base de pinot ou de chardonnay quand ils se fichent bien de la fameuse culture du vin dont se revendiquent leurs anciens ? .. Et au fait, à quel prix ce Glou Time ? .. à 4,5 euros la canette ! oups ! .. bof bof ..
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Renaud Le 17 août 2025 à 15:15:22
Évidement que l'évolution des consommation doit nous faire évoluer. Mais glou Time aujourd'hui ne sauve même pas un vigneron au vue des volumes. Et c'est tellement nouveau qu'il faudra un temps de positionnement. Belle initiative. Mais quoi qu'en dise le titre. Le résultat est le décalage du moment. Et si même dans l'absolu il y a un rebond, un jour. On fait quoi en attendant. Ce n'est donc qu'un publireportage surfant sur la crise. Initiative plus du tout isolée d'ailleurs.
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Grami Le 17 août 2025 à 14:06:29
Toute initiative visant à sortir le vin de l'ornière dans laquelle il se trouve est à saluer, et donc merci de vous pencher sur nos maux. Mais d'après les prévisions de ce monsieur avec à terme 200 000 bouteilles de 33cl on arrive à 66000 litres d'une boisson qui doit contenir (vu le degré d'alcool) environ 40% de vin maximum donc on atterri à plus ou moins 25 000 litres de vin soit 250 hls, pas de quoi révolutionner la filière ! Il va donc rester encore beaucoup trop de vins qui n'interesseront personne ! Désolé !
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