aptisé Vinify, un nouveau groupe vient de naître dans le vignoble pour structurer l’offre d’embouteillage mobile dans les domaines particuliers, caves coopératives et négoces. Il concentre déjà 60 millions de cols pour 20 millions € de chiffre d’affaires et 120 salariés avec les acquisitions de trois spécialistes régionaux du conditionnement : le prestataire bordelais Thierry Bergeon Embouteillage (basé à Libourne en Gironde, avec une offre de reprise-habillage et de stockage), la société bordelaise Béarnais Embouteillage et Filtration (basé à Saint-Ferme, Gironde, avec des prestations de filtration, de thermovinification…), et l’embouteilleur languedocien Vitivin Embouteillage (basé à Saint-Christol dans l’Hérault et ne proposant que des services de conditonnement de vins). Erratum : il a été initialement fait mention de l’entreprise Vitivin Emballages, qui n’est pas concernée, et proposant quant à elle des prestations d’achat de matières sèches et de création de packaging).
Trois sociétés complémentaires dans leurs offres, services et périmètres géographiques (Gironde, Gers, Languedoc-Roussillon et Sud de la vallée du Rhône), qui avaient le point commun d’être sous mandats de vente dans des banque d’affaires. Comme les dirigeants de Vitivin Emballage souhaitaient changer d’orientation professionnelle, que Thierry Bergeon Embouteillage n’était plus une activité stratégique pour le groupe verrier Verallia qui voulait s’en séparer, et que le dirigeant du Béarnais Embouteillage et Filtration préparait sa retraite.
Lancé par les entrepreneurs Grégoire Desmettre et Julien de Swaan, qui ont déjà mis en œuvre une approche similaire avec Labelys, groupe européen spécialisé dans l’étiquetage adhésif*, le projet Vinify est soutenu par des financeurs de poids, au premier rang desquels le Crédit Agricole (via sa filiale de capital investissement IDIA). L’objectif étant de monter un leader national de l’embouteillage mobile grâce à des relais régionaux restant identifiés, tout en créant un guichet unique pour les traitements d’avant-mise des vins, l’achat de matières sèches, la création de packaging, le stockage des vins…


« Dans un contexte de filière challengée, nous sommes convaincus par la pertinence d’une offre multi- service d’embouteillage visant à répondre à pluralité des besoins des vignerons, châteaux, négociants, caves coopératives, et aux spécificités du marché qui recueillent de plus en plus de technologies et d’innovation (formats spécifiques, capsules à vis, enjeux réglementaires embouteillage au château…) » indique à Vitisphere Cédric Fontaine, le directeur associé d’IDIA Capital Investissement. Avec cette ambition, « l’objectif est de doubler la taille de Vinify d’ici 4 ans pour développer une plateforme présente sur tous les bassins viticoles ayant recours aux services de mise en bouteille mobile. »
Pour se développer, Vinify est ouvertement à la recherche d’opportunité de croissance par le rachat de prestataire d’embouteillage mobile en France et à l’étranger. Très atomisé, le marché de l’embouteillage mobile est composé d’opérateurs familiaux faisant face aux lourds coûts d’investissement des camions d’embouteillage (dépassant 1,5 million €). Alors que la crise viticole exacerbe le surdimensionnement des outils fixes de conditionnement et que des chaînes sont mises en vente faute de saturation, Vinify ne prévoit pas de saisir de telles offres. « Ce n’est pas envisagé dans cette première phase de développement. Notre objectif est d’établir une offre élargie d’embouteillage mobile avec davantage de services intégrés (filtration, stockage, gestion de la reprise, logistique, matières sèches…) » indique Cédric Fontaine, qui affirme sa confiance dans l’avenir économique de la production de vin : « la filière vit une crise conjoncturelle et structurelle. Mutualiser les moyens d’embouteillage et structurer une offre nationale a du sens. On y croit, c’est notre pari ! Il n’y a rien de tel qu’un outil mobile et flexible pour répondre à ces besoins d’adaptation du marché. L’embouteillage est un métier à part, comme la logistique. Demain le vigneron doit se concentrer sur la production de vins répondant aux marchés qu’il adresse et la plateforme VINIFY sur son offre globale de services »
* : Avec en France les imprimeries Le Domaine en Champagne, Gigault et Etiqroll en Loire, Combier-Koenin en Bourgogne et Rhône, Nacara à Coganc et Bordeaux, Chalaguier en Languedoc-Roussillon et Adesa en Provence.