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Manifestation vigneronne contre les prix d'Ackerman : à 145 €/hl en Cabernet d’Anjou “on ne couvre pas les coûts de production”
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En colère
Manifestation vigneronne contre les prix d'Ackerman : à 145 €/hl en Cabernet d’Anjou “on ne couvre pas les coûts de production”

Douleur angevine. Remontés contre les prix proposés par Ackerman en Cabernet d’Anjou pour la prochaine récolte, des vignerons angevins sont venus dire leur mécontentement devant le siège de l’entreprise coopérative, le groupe Terrena. Dont le porte-parole comprend le mécontentement, mais évoque la "réalité économique" sur un "marché en souffrance".
Par Patrick Touchais Le 06 août 2025
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Manifestation vigneronne contre les prix d'Ackerman : à 145 €/hl en Cabernet d’Anjou “on ne couvre pas les coûts de production”
« Terrena tue la filière viticole », ont dénoncé sur leur panneau les vignerons angevins devant le siège du groupe. - crédit photo : Patrick Touchais

On n’a pas l’habitude de manifester en Anjou. On n’est pas très nombreux, mais on exprime un ras-le-bol et on montre aussi à nos collègues en difficulté qu’ils ne sont pas seuls. Qu’on est tous solidaires." Avec une quinzaine d’autres vignerons angevins, Jean-Marie Gazeau de Martigné-Briand s’est mobilisé ce mercredi matin dès 8 heures devant le siège du groupe Terrena à Angers. En cause, le prix annoncé par la filiale du géant coopératif, Ackerman, sur le Cabernet d’Anjou pour la récolte à venir. Un rassemblement dans le calme.

“Ils ont été les premiers à lancer un prix bas. A 145 €/hl en vin fini. On craint que d’autres s’alignent. On sait que d’autres opérateurs se sont positionnés à 155”, indiquait Nicolas Bouleau, un vigneron de Notre Dame d’Allençon. “A ce prix-là, on ne couvre pas les coûts de production”, insistait Jean-Marie Gazeau. “Selon les données de la Chambre d’Agriculture, un hectare de Cabernet d’Anjou s’élève à 12 000 € en coût de production. On va nous payer 7 000 €/ha. Ça ne peut pas tenir. C’est la survie des entreprises qui est en jeu”.

Une coopérative d’agriculteurs qui continuent à appauvrir notre secteur viticole

En ciblant Terrena, les vignerons angevins voulaient aussi dénoncer le fait que ce soit “une coopérative d’agriculteurs qui continuent à appauvrir notre secteur viticole”. Et de lancer également un mot d’ordre de boycott d’une autre filiale du groupe : LVVD, l’un des fournisseurs de la viticulture en produits en tout genre (bouteilles, bouchons, produits phyto…).

Réalité économique

Les vignerons ont pu échanger avec Laurent Reinteau, le directeur général d’Ackerman venu à leur rencontre : “on a aligné notre offre de prix sur celui de la campagne qui était à 142 €/hl. A 145, on est dans une réalité économique. Le marché du Cabernet d’Anjou est en souffrance. C’est une appellation qui se vend essentiellement en France, via la grande distribution. Les volumes sont en baisse et les négociations sur les prix de la récolte 2024 ont été très difficiles. Je comprends les réactions des viticulteurs. Nous sommes aussi producteurs. On travaille avec une centaine d’apporteurs au total à 90 % en contrats pluriannuels. Pour rééquilibrer les choses, on a demandé à nos vignerons de produire plus de Crémant de Loire, qui est plus rémunérateur, avec un marché porteur”.

Stock pesant

Sur cette AOC de rosé tendre, la situation s’est tendue depuis bientôt deux ans. Alors qu’elles oscillaient entre 315 et 340 000 hl entre 2018 et 2022, les sorties de chais ont plongé à 290 000, puis 270 000 hl sur les campagnes 2023 et 2024. Un important stock de 2023 a plombé les cours de la récolte 2024. Les sorties devraient se situer autour de 290 000 hl sur la campagne close ce 31 juillet, avec un stock estimé à 197 000 hl. Encore un peu trop. Au vu de ces chiffres, les producteurs réunis en assemblée générale début juillet ont décidé de contenir le volume 2025 à mettre sur le marché à 50 hl/ha, assortis d’un Volume Complémentaire Individuel (VCI) de 10 hl/ha ou un Volume Substituable Individuel (VSI) de 19 hl/ha.

Selon les retours du vignoble, pas sûr que ce volume soit accroché dans les vignes cette année. Une faible récolte permettrait de rééquilibrer l’offre et la demande. C’est l’espoir en tout cas. A condition que les sorties se maintiennent.

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Tous les commentaires (4)
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PAP Le 07 août 2025 à 19:59:22
Mr Raffard, à la lecture de votre commentaire, je m'interroge sur votre véritable connaissance du sujet ! Le Cabernet d'Anjou a connu une croissance continue en 20 ans jusqu'en 2022 ou la forte inflation, la pénurie de bouteilles blanches et la baisse de consommation ont mis un coup d'arrêt. La forte récolte 2023 est venue accentuer le fragile équilibre entre offre et demande qui provoque les difficultés actuelles accentuées par une météo désastreuse en 2023 et 2024 qui a jouée sur la consommation. La viticulture Angevine qui a connue quelques crises par le passée à toujours réussi à rebondir. La limitation des rendements avec un effort sans précédent de la production est déjà un symbole fort de l'adaptation au marché. Par ailleurs, les plantations actuelles depuis 3 ans sont fortement tournés vers les blancs pour justement soutenir la croissance des Crémants de Loire. Mais attention, les arbres ne montant jamais au ciel... la viticulture Ligérienne devra comme partout adapter sa surface pour un vignoble résilient et en phase avec ses capacités de production et de commercialisation. Comme vous dites, il est plus facile de commenter après coup que de prendre des décisions pour les Générations Vignerons Futures ... Qu'on se le dise !
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Raffard jean Philippe Le 06 août 2025 à 16:15:07
C'est toujours facile de refaire la stratégie après coup, mais quand on lit les baisses de sortie (340 000 hl à moins de 300 000hl) sur les 4-5 dernières années, il aurait pu y avoir de l'anticipation de la part des viticulteurs, sachant parfaitement que le Cabernet d'Anjou est en souffrance. Ackerman leur a demandé de produire plus de Crémant de Loire, un marché porteur, pourquoi les viticultures n'ont ils pas anticipé? Espéraient-ils que par miracle, les marchés allaient se réveiller? Génération Vignerons
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THIERRY Le 06 août 2025 à 14:09:18
La viticulture est en crise, pauvre de nous ! Elle est en crise au quatre points cardinaux de notre beau pays ! Les stocks des rosés de la Loire représente l'équivalent de 15 millions de bouteilles, soit 1 bouteille par consommateur de vin en France. Finalement, une crise ne tient vraiment pas à grand chose ! Un peu de solidarité consommatrice nous aiderait grandement ! Achetez-vous une bouteille à nos vignerons à la place d'un jeux à gratter, à tout les coups, vous êtes sûr de gagner !
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Renaud. Le 06 août 2025 à 14:06:00
Bienvenue dans le monde des prédateurs. À Bdx ça fait 15 ans que 35% des volumes partent en dessous des coûts de production. Et qu'aujourd'hui on a 50% des coûts de production sur le cours du vrac?.. malgré 20% des surfaces arrachées. Ça a mis tellement de temps que ceux dans les soucis économiques ne cessent d'augmenter du coût tant qu'on ne protègera pas les coûts de production les prix resteront dramatiquement bas
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