vec la crise viticole, il semble que ce soit le moment d’investir dans le vignoble où les propriétés à la vente ne manquent pas. Se lançant dans le vin, le fonds de capital-investissement Global Food Investments (du groupe luxembourgeois Signet Global) vient d’acquérir le château La Rivière (65 hectares de vignes AOC Fronsac, 30 ha de bois en zone Natura 2000 et 15 ha de caves souterraines). Sous pavillon chinois depuis le drame de noël 2013 (un accident d’hélicoptère emportant l’ancien propriétaire, James Gégoire, et le nouvel acquéreur, Lam Kok), le château appartenait à madame Lau et semblait des dernières années à bout de souffle financièrement, entre les difficultés conjoncturelles (l’inflation des coûts de production ne se répercutant pas sur les prix de vente) et des particularités structurelles (les freins politiques à l’investissement chinois à l’étranger). Ayant suspendu ses investissements depuis la crise covid, madame Lau étudiait depuis des offres de rachat, ayant abouti cet été à la reprise par le groupe Signet.


Regroupant des « entrepreneurs, des family offices et des investisseurs institutionnels », le fonds d’investissement de Signet Global s’aventure pour la première fois dans le monde vitivinicole après des expériences dans l’agriculture, l’agroalimentaire et les boissons. Ne manquant pas d’ambition, le nouvel investisseur se structure avec la nomination immédiate d’un président pour le château La Rivière et son nouveau pôle viticole : Sébastien Long. Diplômé de l’école d’agronomie de Montpellier, il a piloté depuis 2022 les actifs français du groupe australien Treasury Wine Estates (lancés en 2019 dans le Médoc). « Malgré le contexte actuel difficile, nous avons pleinement confiance dans l’avenir de la filière viticole et des vins de Bordeaux » indique Sébastien Long dans un communiqué.
Les équipes du château la Rivière restent en place, notamment son responsable technique, Thomas Dô Chi Nam, et son directeur général, Xavier Buffo, en poste depuis 1997. Ce sera pour ce dernier le quatrième propriétaire qu’il accueille (après l’investisseur Jean Leprince, l’ancien bras droit de François Pinault, le négociant James Grégoire, le fondateur charentais des machines viticoles éponymes, et l’investisseuse madame Lau, ayant des activités dans les thés chinois). Portant une ambition qualitative et une restructuration commerciale du château la Rivière, le fonds d’investissement aurait déjà d’autres projets d’acquisitions dans le vignoble français. Avec les difficultés économiques actuelles, il y a le choix dans l’offre foncière, à Bordeaux, mais pas que…