Nous croyons beaucoup dans les biosolutions et l’innovation. Face aux nombreux défis techniques (montée des résistances, apparition de nouveaux parasites, disparition de matières actives) et aux enjeux environnementaux et sociétaux, les biosolutions sont un des outils pour y répondre. Mais il faut que les agriculteurs et les viticulteurs se les approprient » déclare François Benne, le directeur marketing France de De Sangosse et directeur de Biovitis ce 16 juillet lors de l’ouverture des Techni’days que sa société organisait à Jully les Buxy (Saône-et-Loire) et qui pendant deux jours a accueilli une centaine de distributeurs et de prescripteurs. A cette occasion, De Sangosse a présenté plusieurs nouveautés pour la campagne 2026 au travers de différents ateliers.
Pour lutter contre le mildiou, De Sangosse a présenté Algisium : une association de phosphonate de potassium (342 g/l) et d’un cocktail d’algues brunes dont la firme vient d’obtenir l’homologation. Selon elle, grâce à la synergie des phosphonates avec les algues brunes, ce produit permet de réduire la quantité de phosphonates apportée tout en procurant une bonne efficacité. De Sangosse recommande d’appliquer Algisium en début ou fin de cycle à la dose de 2,5 l/ha en association avec un partenaire fongicide. « Il est particulièrement intéressant en début de saison du fait de sa très bonne sélectivité en condition fraîche », a détaillé Johanna Sigel, cheffe marché vigne. Algisium s’applique dès le stade BBCH 12 (deux feuilles étalées) à raison de 6 traitements max par an avec un intervalle minimum de 7 jours entre deux traitements. Il est non classé. Sa ZNT eau est de 5 m ; son délai de rentrée de 6 H, le délai avant récolte de 14 jours. Sa DSPPR est de 10 m. Il se présente sous la formulation SL (concentré soluble).
Toujours pour lutter contre le mildiou, De Sangosse a également présenté le pack Assure System qui se compose d’1 l d’Assure (amisulbrom 200 g/l) et de 10 l de Gagnan (755 g/l de phosphonate de potassium), un autre nom commercial du LBG. Un pack permet de traiter de 3 à 3,33 ha selon la dose appliquée. « Il s’agit d’une solution dotée d’une efficacité haut de gamme », a assuré Guillaume Druart, le responsable technique vigne. Il s’utilise en préventif, en préfloraison dès 6 feuilles étalées en T2, T3 ou T4 à raison d’une seule application par saison pour éviter la pression de sélection. La durée d’action du traitement est de 10 à 12 jours selon la pousse et la pression. Selon De Sangosse, l’intérêt de ce pack est d’avoir une solution qui allie trois modes d’action complémentaires. « L’amisulbrom est absorbée rapidement par les feuilles et les inflorescences, puis est relarguée en conditions humides inhibant ainsi la germination des spores » a détaillé Guillaume Druart. C’est aussi une matière active qui est peu présente sur le marché, elle est donc à ce jour peu ou pas concernée par des résistances. Elle est également très résistante au lessivage. En outre « L’association avec le phosphonate de potassium permet de réduire les IFT jusqu'à 20 % » a précisé Guillaume Druart.
De Sangosse a aussi mis en avant l’intérêt de l’Armicarb, l’un de ses produits phares à base de bicarbonate de potassium homologué contre l’oïdium et le botrytis, en renfort du cuivre pour lutter contre le mildiou. La firme a en effet réalisé des essais avec Certis-Belchim qui montre qu’associé avec Nordox ou Kocide, l’Armicarb en renforce l’efficacité. Pour De Sangosse, l’Armicarb appliqué en fin de saison (véraison) à la dose de 2 kg en association avec le dernier cuivre a ainsi un intérêt notable pour nettoyer l’inoculum, retarder la défoliation et donc améliorer la mise en réserve. De Sangosse a aussi rappelé l’intérêt de l’Armicarb pour lutter contre le black-rot lorsqu’il est utilisé en renfort du cuivre et du soufre. « On ira sur l’AMM mais il est important de valoriser cet effet dès aujourd’hui », a indiqué Johanna Sigel.
Côté adjuvant, la firme a annoncé une petite évolution concernant l’utilisation du Le 846/Oliofix, l’adjuvant thixotrope. Comme l’a rappelé Frédéric Pagès, chef marché adjuvant, depuis 2020 date de son lancement il a fait ses preuves à la dose d’1 % en association avec les fongicides dont il renforce l’efficacité. Il peut aussi permettre d’en réduire les doses jusqu’à 25 % d’après les essais réalisés par l’IFV. Cet adjuvant augmente la rétention de la bouillie sur les organes de la vigne et limite la dérive. Pour 2026, De Sangosse va également le conseiller à la dose modulée de 0,5 % ce qui permettra de l’utiliser avec Futura et le soufre où à la dose d’1 % il pouvait marquer le feuillage. « On garde le même effet sur la qualité de la pulvé et la réduction de la dérive. A 0,5 % il y a juste une légère réduction de la rétention thixotrope et donc du taux de couverture par rapport à la dose à 1 % », a expliqué le chef marché. Pas de quoi en réduire l'efficacité. Sur le plan économique, cette modulation de dose permettra d’avoir un positionnement plus favorable et comparable aux autres adjuvants du marché. Et pour 2027, De Sangosse espère l’AMM d’un nouvel adjuvant doté « d’un profil très vert, très bio » qui pourra s’utiliser sur l’ensemble des cultures, à tous les stades et en association avec les herbicides, fongicides, insecticides et les régulateurs de croissance.
Pour 2026, De Sangosse a expliqué qu’elle segmente la gamme Biovitis en deux avec une gamme "plantes solo" comprenant en cœur de gamme : l’osier, la prêle et l’ortie autorisées comme substances de base et qui peuvent donc revendiquer un effet phytosanitaire ainsi que 10 autres plantes compagnes (valériane, thym, bourdaine, piment, camomille, consoude, sureau, achillée, ail, reine des prés) et une gamme "bénéfices" à base de produits élaborés avec des mix de plantes, classés par propriétés : Vitalité, Stress et Protection. Biovitis peut également élaborer des mélanges sur mesure.