ls sont officiellement 29 pays dans le monde à revendiquer du chenin sur leur territoire. Mais 98 % des surfaces sont concentrées dans 5 pays : l’Afrique du Sud (16 200 hectares), la France (10 700 ha), les USA (1 900), l’Argentine (1 500) et l’Australie (400). Au total, ce sont 31 200 ha qui sont actuellement plantés dans le monde. C’est l’une des données divulguées par l’Observatoire mondial du chenin, créé par Interloire, et dont la présentation officielle s’est déroulée pendant le Chenin blanc international celebration, qui s’est tenu dans la Loire du 6 au 9 juillet.
Sur les 15 dernières années, parmi ces cinq pays, seule la France a vu son potentiel progresser : +900 ha. En Afrique du Sud, les surfaces ont baissé de 2 500 ha, mais le cépage reste en tête des variétés plantées dans le pays avec 18 % de l’encépagement. Le chenin a également reculé de 1 500 ha aux Etats-Unis et en Argentine. Dans le reste du monde, les surfaces sont globalement stables. En France, 92 % des surfaces sont plantées dans la Loire. On en trouve aussi à Limoux et dans 76 IGP. Et ici ou là, plantés pour du vin de France. Dans la Loire, où on le trouve dans 20 appellations (97 % des surfaces), dans l’IGP Val de Loire (1,4 %), et en vins de France (1,5 %), on enregistre une progression de plus de 1 000 ha depuis 2009.
En Loire, la croissance est portée par les bulles, avec 6 850 ha dédiés aux vins effervescents en 2024 (+ 1 300 ha en 10 ans). L’appellation Crémant de Loire est notamment en forte croissance. Elle est passée de 2 100 à 3 600 ha sur cette même période. Vin d’assemblage, l’AOC intègre le chenin pour une petite moitié de ses volumes. Saumur fines bulles a également vu ses surfaces en croissance de 400 ha ; l’AOC doit contenir au minimum 60 % de chenin dans son assemblage. A Vouvray, où on vinifie du 100 % chenin en tranquilles ou en bulles, la surface est restée stable à 2 200 ha.
La hausse des surfaces est également portée par les vins secs. En Anjou-Saumur, des surfaces de cabernet franc sont actuellement arrachées pour faire de la place au chenin. Les volumes de rosés tendres (Cabernet d’Anjou en tête), tout comme ceux de rouges, sont plutôt en décroissance. Chez les voisins de Bourgueil, les producteurs se sont lancés dans la production de chenin, qu’ils revendiquent aujourd’hui en vin de France ou IGP. Mais l’objectif est d’élargir leur appellation, en rouge ou rosé actuellement, au vin blanc. Et dans l’AOC Touraine (à base de sauvignon), le chenin est intégré dans la liste des Vifa. L’Alsace a fait de même.
Toute cette dynamique est confortée par deux études. Selon le Wine trade monitor (étude Sopexa), le chenin est le 6e cépage qui devrait se développer dans le monde, et le 3e en blanc. En France, deux tiers des cavistes qui arborent les couleurs du collectif Fan de chenin, considèrent que leurs ventes de chenin vont augmenter dans les deux ans.