ssus du monde de l’appareillage médical et convaincus par l’approche « One Health », selon laquelle la protection de la santé de l’Homme passe par celle de l’animal et de l’environnement, les trois fondateurs de la société à mission Every1Counts basée à Bègles depuis 2022 ont développé une plateforme d’agrégation de milliers de données sur la biodiversité collectées dans les exploitations. « Nous compilons des données issues de trois sources, résume Luc Talini, directeur d’Every1Counts. Celles récoltées sur des bases ouvertes, comme l'application Pl@ntNet permettant d’identifier une plante à partir d'une photo prise par le viticulteur ou des passants ; des bandes de sons ou d’ultrasons et des vidéos enregistrées par des capteurs et caméras dispersés sur le parcellaire pour identifier les oiseaux, chauve-souris et autres animaux ; et des résultats d’analyses 3-Biom réalisées par Terra Mea pour mesurer les champignons, bactéries et protistes vivants ou morts dans le sol. »
Toutes ces données sont déchiffrées par une intelligence artificielle également capable, « en convertissant une interview en tableur Excel et en points sur une carte », de les relier à l’itinéraire technique des viticulteurs. « Il en ressort de jolis graphiques et autres informations très utiles pour mesurer et piloter sa transition écologique », poursuit Luc Talini, qui, en déployant ce « laboratoire mobile » dans de plus en plus de domaines, espère bientôt en faire un outil permettant à ses clients d’identifier quelles pratiques sont à la fois positives pour la biodiversité et pour la production viticole. « Pour l’instant nous ne sommes présents que dans cinq exploitations et manquons encore de recul statistique, reconnaît le directeur. Quand nous aurons accumulé davantage de données, nous pourrons aussi donner des scores de biodiversité aux exploitations et permettre aux viticulteurs de se positionner au sein d’une appellation ou d’une région », explique-t-il.
La plateforme est commercialisée pour une centaine d’euros par hectare et par an, « achats des capteurs compris », constitue déjà selon Luc Talini un bel outil permettant aux viticulteurs de montrer à leurs distributeurs étrangers ou à leurs salariés que leurs haies, leurs couverts végétaux, leurs jachères, leurs ruches ou leurs nichoirs ont un impact sur la biodiversité, d’évaluer leurs progrès au fil du temps, et de faire du reporting en interne ou en externe.