33 ans, Xavier Guntz est salarié viticole depuis dix ans et réfléchit à son installation depuis quatre ans. Cette année, il reprend à Epfig (Bas-Rhin) le domaine de 12,5 ha en bio de Philippe Schaeffer, son employeur jusque-là. « Je loue le foncier et les bâtiments. J’emprunte sur un, cinq et dix ans, 360 000 € pour racheter le stock de vins, le matériel viticole et la cuverie. C’est ma banque qui a fait appel au fonds de garantie. Ce cautionnement public combiné à un cautionnement mutuel m’a aidé à m’installer en me permettant d’emprunter le montant nécessaire » détaille le jeune viticulteur.
Xavier Guntz est parmi les premiers à profiter de ce dispositif adopté en décembre 2024 par la Commission permanente du Conseil régional Grand Est. Ce fonds de garantie doté initialement de 2,5 millions € accorde gratuitement une caution sur 35 % du montant engagé. 35 autres % sont garantis par la SIAGI, une société de caution mutuelle créée en 1996 par les Chambres de métiers et d’artisanat à qui le Conseil régional a confié la gestion des dossiers. Contrairement à la caution publique (gratuite), la caution de la SIAGI est accordée moyennant une commission variable de 2,5 % du prêt en moyenne. Une vingtaine de dossiers sont engagés. Deux concernent des viticulteurs, l’un en Alsace, l’autre en Moselle.


« Tous les objets de financement sont éligibles. L’idée est de disposer d’un outil pour reprendre, créer, développer les entreprises. Il s’adresse notamment aux projets hors cadre familial. Une caution de 70 % sécurise beaucoup de dossiers » souligne Béatrice Moreau, déléguée à l’agriculture au Conseil régional. « C’est un instrument financier complémentaire à la subvention. Il procure un effet levier. Chaque euro investi permet de garantir 16,7 € de prêt ».