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Cette cave coopérative ferme "avant d’être trop dans le dur, il faut savoir dire stop"
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Gard
Cette cave coopérative ferme "avant d’être trop dans le dur, il faut savoir dire stop"

Arrêt d’activité annoncé pour la cave de Saint-Julien-de-Peyrolas qui ne récolte plus assez d’hectolitres de vin pour pouvoir être rentable face aux aléas climatiques, à l’arrachage, aux départs en retraite et aux très bas prix des marchés.
Par Alexandre Abellan Le 21 mai 2025
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Cette cave coopérative ferme
Fondée en 1928, la cave de Saint-Julien-de-Peyrolas se situe dans le Nord-Est du département du Gard. - crédit photo : DR
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lle ne finira pas centenaire. Fondée en 1928, la cave coopérative de Saint-Julien-de-Peyrolas, aussi connue sous le nom de Gairidel, ne passera pas le millésime 2025. Ce printemps, son conseil d’administration acte qu’il ne pourra y avoir de vinifications cette année. Encadrée légalement, la procédure de fin d’activité doit être finalisée par les conseils juridiques de la coopérative, qui doit rapidement faire voter cette décision en assemblée générale pour ses membres puissent trouver une solution avant la récolte. « Il faut accélérer avec les vendanges qui approchent pour que les adhérents trouvent une solution » rapporte Laurent Augier, le maître de chai de la cave de Saint-Julien-de-Peyrolas, qui fait état d’une quinzaine d’adhérents faisant actuellement tourner la cave.

N'optant pas pour l’option d’une fusion, la cave valide un constat mathématique : « le nombre d’hectolitres ne suffit plus. Depuis l’année dernière, on sait que l’on va dans le mur » pointe Laurent Augier, l’œnologue indiquant qu'avec la campagne d'arrachage en cours et les départs à la retraite non-remplacés le potentiel de production tomberait à 3 000 hectolitres en 2025, quand l’outil était calibré pour accueillir 9 à 10 000 hl (5 à 6 000 hl d’AOC Côtes-du-Rhône et 3 000 hl de vins de pays). Tournant depuis le début des années 2020 autour de 6 à 7 000 hl de vins produits face à la grêle et à la pression sanitaire (notamment mildiou), la cave pouvait d’autant moins équilibrer ses charges (mécaniquement toujours plus pesantes face aux petits volumes) que les prix semblent être en chute libre… Faisant passer des seuils où la situation n’était plus tenable, même à petite échelle.

Les marchés ont tué la viticulture

« La cave a des provisions qui permettent de payer les acomptes des millésimes 2023 et 2024. Mais ça ne pouvait pas continuer. Avant d’être trop dans le dur, il faut savoir dire stop. Moi, mon salaire tombe chaque mois. Mais les viticulteurs travaillent pour perdre de l’argent » constate Laurent Augier, qui travaille depuis 29 ans dans la coopérative. « Les marchés ont tué la viticulture avec des prix indécents » résume l’œnologue, évoquant qu’un lot de merlot qualitatif en IGP doit être bradé à 30-35€/hl en vin de France pour être vendu alors que ses frais de vinification se sont élevés à 45€/hl. « Avec 120€/hl en AOC Côtes-du-Rhône on s’en sort un peu mieux, mais ce n’est pas suffisant quand on est à 42 hl/ha de rendement » ajoute le maître de chai.

Cas loin d’être isolé

« On voit des charognards profiter de la crise pour proposer des prix indécents » confirment un connaisseur de la coopération gardoise, analysant que de nombreuses caves ne vont pas bien : « elles tiennent au maximum leur rôle d’amortisseur social. Mais arrive un moment où elles ne peuvent plus tenir quand on n’a plus que le tiers de sa capacité en cave et que les frais restent identiques et plombent le revenu d’exploitation. Le seul moyen reste de fermer la cave pour ne pas rentrer une nouvelle récolte aux coûts supérieurs à ce qu’ils peuvent en tirer. » Pour cette source, d’autres coopératives sont dans le même cas de fragilisation de leurs équilibres, alors que leurs adhérents sont eux-mêmes en difficulté, ayant du mal à dégager la trésorerie pour réaliser leurs travaux viticoles (phytos, fuel, main d’œuvre…).

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François Le 21 mai 2025 à 22:08:23
La première d'une longue série...
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