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Bourgogne
Une formule originale pour convertir les vignes bios

La coopérative de Lugny a trouvé une formule originale pour créer un domaine bio avec ses adhérents, sans que ceux-ci aient à passer toutes leurs vignes en bio.
Par Aude Lutun Le 11 avril 2025
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Une formule originale pour convertir les vignes bios
Une parcelle du domaine de la Croix Salin Cave de Lugny - crédit photo : DR
A

Lugny dans le Mâconnais, le domaine de la Croix Salin est une exploitation peu ordinaire. Au dernier pointage, cette SCEA compte 25 associés et autant de co-gérants. Tous sont adhérents de la Cave de Lugny. Tous lui louent une de leur parcelle avec un bail de neuf ans et la cultivent en bio alors qu’ils mènent le reste de leur exploitation en conventionnel. Cette SCEA est elle aussi adhérente à la coop et lui livre toute la récolte de ses 20 ha. C’est la solution qu’a trouvé la coop de Lugny pour produire du bio.

L’idée a été votée en 2016. « Nous avons alors créé un GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental), qui regroupait quinze adhérents exploitant 10 ha, précise Marc Sangoy, président de la Cave de Lugny et associé de la SCEA à laquelle il loue 1,3 ha. Puis le GIEE a créé la SCEA et nous avons vinifié les premières cuvées bio en 2020. »

Aurélien Gault, jeune viticulteur installé en 2019 à Saint Genoux de Scissé, est associé du domaine. « J’ai intégré la SCEA en 2022 avec une parcelle de 1,2 ha sur les 11 ha que j’exploite, témoigne-t-il. Elle est entourée de maisons, donc soumise aux distances de sécurité. Et j’avais envie de tester le bio. Cette parcelle n’étant pas trop exposée au mildiou, la perte de rendement a été de 10 à 15 % en 2024, ce qui reste gérable ».

Une démarche qui nous fait progresser

A la tête de 36 ha à Martailly-lès-Brancion, Eric Dedienne loue 36 ares au domaine. « Je voulais tester le bio sur une petite surface, explique-t-il. C’est une démarche qui nous fait progresser. Avec mon fils qui est revenu sur l’exploitation en 2019, nous sommes passés au travail du sol sur la moitié de notre vignoble ».

Pour sa part, Aurélien Gault a passé un tiers de ses vignes en désherbage mécanique depuis qu’il est entré dans la SCEA. « Je savais qu’il y avait plus de travail en bio mais je ne m’attendais pas à ce que cela soit si exigeant en nombre de passages et en réglage des outils, souligne-t-il. Mais je suis satisfait de travailler différemment ».

Le groupe bio se réunit tous les lundis à 13h30 d’avril à septembre avec un technicien de la chambre d’agriculture de la Saône et Loire et la technicienne de la coopérative pour faire le point sur les vignes, les travaux… « C’est intéressant d’échanger sur nos pratiques, poursuit Aurélien Gault. La démarche bio renforce notre attachement à la coop, même si on se voit déjà souvent par ailleurs. »

Un décalage entre les attentes de la société et les actes d'achat

Le domaine de la Croix Salin produit deux références : un mâcon villages et un crémant de Bourgogne Au caveau, le mâcon villages bio est vendu 2 € plus cher que le conventionnel, soit 11,40 € TTC. Quant au crémant de Bourgogne, il vaut 12 € TTC, alors que le premier crémant de la coop vaut 9,50 €. « Ces vins sont très appréciés des clients mais ils achètent plutôt des conventionnels, regrette Marc Sangoy. Depuis deux ans, on observe un vrai décalage entre les attentes de la société et les actes d’achat ».

« Quand on était en phase de conversion, nos clients ne juraient que par le bio. Maintenant, c’est plus compliqué », ajoute Eric Dedienne. En effet, le domaine ne vend qu’un tiers de sa production en bouteilles. Pas de quoi décourager Eric Dedienne pour qui l’initiative reste belle.

Un bonus de 25 %

La Cave de Lugny paie les raisins bio de la SCEA 25 % plus cher que les conventionnels. Pour Marc Sangoy, l’objectif est d’accompagner la hausse des coûts de production estimée à 15 % et la baisse des rendements, évaluée à 10 %. « 25 %, c’est correct, estime Eric Dedienne. Pour faire du bio, il faut s’équiper en matériel. Et la baisse des rendements peut être conséquente : en 2024 sur la parcelle destinée aux crémants je n’ai récolté que 35 hl/ha ».

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