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e 14 mars, dix viticultrices ont bénéficié d’une formation sur-mesure en machinisme au lycée agricole de Rodilhan, dans le Gard. Cette journée a marqué le lancement du nouveau programme « Formation pour les Femmes en Agriculture », initié par l’association Vox Demeter soutenant l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde agricole.
« Tout a commencé fin 2024, rapporte Vanessa Riou, administratrice bénévole en charge de la formation. J’ai discuté de ce programme avec Anaïs Amalric-Joary, jeune viticultrice et présidente de la MSA du Gard, et Eric Argiolas, conseiller en prévention pour la MSA Languedoc, avec qui j’ai beaucoup interagi ces dernières années en tant que directrice de la RSE et de la communication pour les Vignerons de Tavel et de Lirac ». L’idée a plu. En début d’année, la conseil d’administration de la MSA du Gard a voté la totalité de la prise en charge cette nouvelle formation 100% féminine.
« Nous avons donc constitué un groupe piloté composé de gérantes de caves particulières, d’apporteuses en coopérative, et de salariées viticoles, auxquelles nous avons envoyé un questionnaire pour définir le thème de la première session », relate Vanessa Riou. Le machinisme est ressorti particulièrement épineux pour les femmes. 88% ont indiqué rencontrer des difficultés à exercer leur métier à cause du machinisme et ou du matériel, 40% ont répondu avoir besoin de l’aide d’un homme pour atteler leur tracteur ou entretenir leur matériel.
Le jour de la formation, les participantes ont passé la matinée en salle à échanger sur leurs difficultés quotidiennes et à se partager des astuces. « Comme les constructeurs ne tiennent pas compte de la morphologie des femmes, certaines ont présenté trouver les systèmes D qu’elles ont trouvé pour démarrer leur tracteur. Une viticultrice a raconté avoir été confronté au même problème lors d’une précédente formation mixte. Le formateur n’a rien trouvé de mieux à lui dire que "C’est ça de vouloir faire un métier d’homme !" et elle n’a rien pu faire de la semaine, illustre Vanessa Riou. Les discussions étaient détendues et libres. Une maman est venue avec son nourrisson de 3 mois qu’elle allaitait, en expliquant qu’elle n’aurait jamais osé le faire en présence d’hommes. »
L’après-midi, deux conseillers de la Chambre d’agriculture du Gard leur ont montré comment travailler sans forcer. « Elles ont appris à installer un triangle d’attelage ou à utiliser du WD-40 pour lubrifier leurs machines », rapporte Vanessa Riou.
Une deuxième session de formation est prévue en juin. Elle portera sur la vinification et aura probablement lieu dans l’une des caves des participantes. L’inscription est ouverte à toutes. « Pour la suite, nous avons identifié un besoin de formation en leadership. Nous aimerions aussi faire quelque chose pour aider les viticultrices enceintes à adapter leurs outils pour travailler jusqu’au congé maternité sans peiner et les renseigner sur le service de remplacement », liste Vanessa Riou. Cette formation 100% féminine devrait bientôt être dupliquée dans d’autres départements.
