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Pour ne pas geler, la vigne ne doit pas sortir trop couverte et enherbée
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Anjou
Pour ne pas geler, la vigne ne doit pas sortir trop couverte et enherbée

D’après la comparaison de l’impact des couverts végétaux et de leur mode de destruction sur le risque de gel réalisée l’an passé dans une parcelle de grolleau, mieux vaut ne pas en implanter sur les parcelles sensibles et les broyer au moins 6 jours avant une alerte météo.
Par Marion Bazireau Le 12 février 2025
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Pour ne pas geler, la vigne ne doit pas sortir trop couverte et enherbée
La biomasse des engrais verts piège le froid au-dessus du sol. - crédit photo : Adobe Stock
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omment le type de couvert et son mode de destruction influencent-ils la vulnérabilité des vignes face au gel printanier ? En 2024, Laetitia Bau, ingénieure agronome de l’École Supérieure des Agricultures d’Angers (ESA) et Thomas Chassaing, conseiller viticole de l’association technique viticole du Maine-et-Loire (ATV 49), ont cherché à le comprendre en comparant dans le cadre du projet ClimatVeg trois types de couverts (un enherbement naturel principalement composé de Lolium perenne, Poa trivialis, Rumex obtusifolius, Medicago arabica, Ranunculus sardous, Allium schoenoprasum, Veronica arvensis et de Crepis mollis, un engrais vert à base de Vicia faba, et une alternance d’inter-rangs recouverts d’un enherbement naturel et d’un engrais vert semé à base de Vicia faba, Avena sativa, Pisum sativum et de Vicia sativa) et trois méthodes de destruction (un roulage cinq jours avant la prévision gel, un broyage un mois avant, et l’absence de destruction) dans une parcelle de grolleau taillée en cordon de royat à 100 cm du sol.

Un épisode de gel radiatif a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 avril 2024, quand la parcelle avait atteint le stade 3-4 feuilles étalées. Dans les modalités non détruites, l’enherbement naturel atteignait 25 cm de hauteur contre 50 cm pour l’engrais vert  plurispécifique.

Gare au roulage

Le roulage 5 jours avant l’épisode de gel de la Vicia faba a créé le microclimat le plus défavorable aux ceps de vigne, avec une température de -9.05°C à la surface des couverts et 86% d’humidité relative à 60 cm du sol, contre -3,79°C et 80% d’humidité relative au-dessus des mêmes couverts broyés un mois plus tôt. C’est au-dessus de l’enherbement naturel broyé que la température est descendue le moins bas (-3,5°C), et dans les modalités semées avec des engrais verts, que les températures à 60 cm au-dessus du sol sont restées plus longtemps en-dessous des -1°C, limite de sensibilité des bourgeons au stade 3-4 feuilles étalées en conditions humides.

Les comptages ont montré que l’alternance d’inter-rangs couverts d’un enherbement naturel et d’un engrais vert plurispécifique présentait le pourcentage moyen de bourgeons gelés le plus élevé (75,65 % par cep), tandis que le même type de couvert végétal broyé un mois avant l’épisode de gel présentait uniquement 55,50 % de bourgeons gelés.

« Mais seul le type de couvert végétal a eu un effet significatif sur l’intensité des dégâts de gel observés, notent Laetitia Bau et Thomas Chassaing. Celle-ci étant la plus faible dans l’enherbement naturel où la majorité des bourgeons présentaient principalement des dégâts de gel sur feuilles. À l’inverse, les modalités semées avec des engrais verts comprenaient le plus grand nombre de ceps dont la majorité des bourgeons présentaient des feuilles, des apex et/ ou des inflorescences endommagés par le gel, à l’exception de la base des rameaux. »

Selon eux, ces résultats s’expliquent par la plus forte densité de biomasse des engrais verts qui piège le froid au-dessus du sol. « De plus, les légumineuses présentes dans les engrais verts semés, et en particulier la Vicia faba, ont une teneur en matière sèche inférieure à celle des graminées. Une fois les engrais verts détruits, les résidus de légumineuses émettent alors plus de vapeur d’eau dans l’environnement des ceps », continuent-ils.

Pour conclure, Laetitia Bau et Thomas Chassaing indiquent que quel que soit le type d’espèces qui compose le couvert, les couverts végétaux augmentent le risque de gel printanier, surtout s’ils ne sont pas détruits. « Pour limiter les dégâts de gel, les viticulteurs peuvent donc privilégier l’implantation de couverts végétaux sur des parcelles non-gélives et les détruire par broyage au strict minimum 6 jours avant un épisode de gel en conditions humides. »

 

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Tous les commentaires (2)
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Thomas Chassaing Le 13 février 2025 à 11:36:46
Pour recentrer l'échange sur les faits, nous avons travaillé sur cette expérimentation "couvert végétaux" dans le but de limiter la perte de rendement des vignerons à cause de l'aléa gel, trop récurrent en Loire (2016, 2017, 2019, 2021, 2022) mais aussi dans le vignoble girondin. Il est donc question de limiter les pertes économiques pour le vigneron. Le travail des inter-rangs, rappuyé par des précipitations est aussi favorable à la diffusion infra-rouge du sol que le désherbage "en plein", dont l'abandon est une réalité actée. Nous avons d'autres travaux en cours et du concret à proposer, si vous avez des suggestions plus pertinentes, je suis intéressé d'échanger par mail ou par téléphone. Bien cordialement. Thomas
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Olivier Metzinger Le 12 février 2025 à 10:58:46
On réinvente l'eau tiède. Depuis les année 70/80 on sait que l'idéal c'est même une terre entièrement désherbé chimiquement et tassée qui permet de résister le mieux aux épisodes de gel de printemps. OK, c'est plus acceptable écologiquement parlant, sauf qu'économiquement, le reste n'est pas acceptable et assumable non plus par la profession. Quand on a dit ça on fait comment? On continue les engrais verts et autres couverts pour conserver sa certification environnementale et on espère ne pas couler au prochain frimas? C'est quand même triste que nous n'ayons rien d'autre de concret à proposer, et de continuer à faire l'autruche pour ne pas chiffrer la réalité.
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