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Plus bêle la vigne avec les brebis pour désherber et amender les sols
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Réponse de berger
Plus bêle la vigne avec les brebis pour désherber et amender les sols

C’est faire rentrer le Pic Saint-Loup dans la bergerie : les pratiques anciennes du pastoralisme s’implantent de nouveau dans le vignoble languedocien pour entretenir les sols grâce aux troupeaux de moutons. Une retour de l’animal qui motive les vignerons s’y lançant.
Par Alexandre Abellan Le 29 janvier 2025
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Plus bêle la vigne avec les brebis pour désherber et amender les sols
Historiquement, le Pic Saint-Loup est une terre de pastoralisme pointe Michel Wack. - crédit photo : Alexandre Abellan
S

ur le Pic Saint-Loup, « toutes les garrigues étaient pâturées par le passé » rapporte Michel Wack, bergerie de Fenouillet (30 ha de vignes sur domaine 120 ha avec bois, garrigues, oliviers… à Vacquières, Hérault). Rencontré sur le salon des vins AOP Languedoc du Mas de Saporta (à Lattes), le vigneron illustre la renaissance de cette histoire pastorale. Depuis une dizaine d’années, son domaine accueille en permanence un troupeau de 60 brebis raïoles en plein air intégral, sans bergerie, sans transhumance et sans chien de garde. Le troupeau est déplacé par les salariés du domaine. Soit dans des parcs fixes, notamment pour le cycle de lutte, programmé en mars afin d’avoir l’agnelage en octobre à la sortie des vendanges. Soit dans des parcs mobiles, avec des fils électriques nécessitant une surveillance quotidienne, comme les sangliers peuvent coucher les filets et libérer les brebis attirées par les vignes dès le débourrement.

Vigneron-éleveur*, Michel Wack laisse les brebis vaquer dans des parcelles de vignes pendant la morte saison. Les brebis broutent les parcelles où l’enherbement reste spontané, les parcelles à enjeux étant ensemencées (par exemple d’orge pour recouvrir le cirse, ou chardon commun). « Les brebis nettoient bien sous le rang : cela permet de commencer sereins la saison. Les brebis raïoles aiment les orties, les ronces… Cela permet de ne plus avoir à passer de gyrobroyeurs aux alentours des vignes » rapporte Michel Wack. Au départ, ce n’était pas pour entretenir la vigne qu’il s’est intéressé au pastoralisme, mais pour ouvrir le paysage et lutter contre la fermeture de la garrigue. C’est en rencontrant un berger voulant devenir vigneron qu’il a eu le déclic de se lancer dans ce qu’il définit comme étant le « vitipastoralisme avec un A : Autovitipastoralisme ».

Apports organiques

Mettant ses terres à disposition toute l’année d’un berger, de son patou et de son troupeau de 50 moutons (rouge du Roussillon et moutons du Cameroun), Nil Philip donne aussi dans le pastoralisme sur le domaine de Baubiac (11 hectares de vignes en bio, sur une propriété de 150 ha de forêts, oliveraies… à Brouzet-lès-Quissac). S’installant en 2021, le néovigneron a rapidement passé un partenariat avec Guy Calazel (les bergers de l’Hortus) qui n’élève pas de troupeau pour vendre de la viande ou de la laine, mais pour entraîner les bergers et leurs chiens. « On venait de clôturer nos parcelles pour se protéger des sangliers, ça tombait bien » se souvient Nil Philip. Ne labourant pas l’hiver, le vigneron laisse les moutons entretenir le sol de ses vignes, ce qui permet de moins tasser le sol et apporte un amendement de fumier avec le labour à la fin de l’hiver quand les bourgeons sortent. Notant une moindre pression hydrique au débourrement « plus vigoureux », Nil Philipp rapporte les effets positifs des déjections de moutons qui se décomposent avant d’être enfouies, les rendant plus assimilables et structurantes.

« Les brebis accélèrent la transformation de la matière organique qui est sur place » confirme Michel Wack, qui précise que « c’est une impression : je n’ai pas fait de mesures scientifiques. Mais il y a plein d’autres éléments de satisfaction : le plaisir d’entendre les cloches et les agneaux appeler leurs mères… Ça remet du sentiment, ça fait vibrer. » Après 10 ans de pastoralisme à la bien-nommée bergerie de Fenouillet, cette onde questionne des voisins, certains s’y mettent, d’autres le testent et quelques-uns y réfléchissent. Ouvrant un usage supplémentaires aux terres vigneronnes. Ayant le projet de rajouter des chèvres au troupeau présent sur son domaine pour s’attaquer aux ronciers, Nil Philip veut trouver système pour entretenir ses sols pendant l’été. S’il n’est pas possible de faire appel aux brebis (mangeant la vigne dès qu’elle verdit), le vigneron a en tête l’idée des oies mangeant les graines d’herbes sans avoir d’intérêt pour les feuilles de vigne ou les grappes de raisin. « Mais il faut s’assurer qu’il n’y a pas de prédation, comme des renards. On pourrait avoir un patou pour les oies » esquisse Nil Philip. Il n'y a plus qu'à les envoyer paître.

 

* : Michel Wack est aussi hôtelier avec ses 25 gîtes sur son domaine. S’il possède des ruches, il fait par contre appel à un apiculteur pour les gérer.

 

Les moutons vont dans les forêts pendant l’été pour être au frais indique Nil Philip.

 

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