Saint-Chinian, on n’a pas connu de coupure d’eau comme dans certains villages du Languedoc en 2024, mais cela n’empêche pas de préférer prévenir que guérir. Ayant une gestion de l’eau reposant sur l’autonomie et le recyclage, Élisabeth Poux récupère une partie des eaux de pluie grâce à un bassin de 150 hectolitres sur son domaine de Pech-Ménel (20 hectares de vignes en bio à Quarante, dans l’Hérault). Utilisant en appoint une pompe immergée dans un puits, la vigneronne souligne que toute l’eau utilisée dans le domaine vient du domaine.
N'irrigant pas ses vignes, Élisabeth Poux utilise l’eau de pluie pour diluer les traitements phytos, nettoyer les pulvés, laver la cave… Où l’on trouve des bacs pour stocker et réutiliser selon les besoins l’eau savonneuse, l’eau de rinçage… « On fait très attention pour réutiliser l’eau » résume Élisabeth Poux, qui estime que la filière doit apprendre à gérer l’eau. Une question qui ne se pose pas quand l’eau sort sans souci du robinet, mais c’est de suite moins un évidence s’il y a une coupure. « On est habitués à ce que l’eau sorte du robinet. Ça semble normal » pointe Élisabeth Poux, qui note que « par le passé » à Saint-Chinian « les domaines autour de nous avaient des réservoirs pour l’eau de pluie. Tous ont été détruits. »
Pour ne plus dépendre du puits, « j’ai pour projet de récupérer toute l’eau de pluie des toits. Mais cela coute cher de s’équiper en gouttières en zinc » reconnaît la vigneronne. Chaque petit geste comptant pour réduire la consommation en eau, lors des évènements touristiques au domaine, des toilettes sèches sont déployées. « Ça marche mieux avec les jeunes » reconnaît-elle.