ans la matinée du mercredi 8 janvier, une vingtaine de membres de la Coordination rurale des Pyrénées-Orientales ont mené une action chez le négociant Compagnie Vinicole des Rivesaltes (CVR) Bourdouil (filiale du groupe La Martiniquaise). « Au retour de notre blocage de novembre au Boulou en novembre, nous avions trouvé par hasard des bouteilles de muscat de Samos conditionnées par cet opérateur du département, alors que nos muscats de Rivesaltes ne se vendent pas, nous sommes donc allés lui rendre visite pour demander des explications », déroule le vice-trésorier de la Coordination Rurale 66, Mickaël Rodriguez.
DR CR 66- Le père de Mickaël Rodriguez avec une bouteille du vin concerné
Après avoir tendu une bâche "va te faire boire chez les Grecs" et déversé une benne de souches arrachées, piquets de vigne et fils de fer à l’entrée du site de Rivesaltes et bloqué ainsi les entrées et sorties, « mais sans rien dégrader », appuie Mickaël Rodriguez. Le directeur général de CVR Bourdouil, Bernard Langlois (contacté par Vitisphere, il n’a pour l’heure pas donné suite à nos sollicitations), a accepté de recevoir une petite délégation de manifestants. « Il nous a expliqué que son entreprise n’agit qu’en prestation de services de conditionnement pour un négociant basé en France qui importe 20 000 hl de ce muscat qui est ensuite destiné à deux enseignes de grande distribution française, sans livrer d’autre détail sur l’identité de ce négociant », explique Mickaël Rodriguez.
Si la Coordination rurale ne dénonce pas une quelconque francisation de vin étranger ou tromperie sur l’étiquetage, elle ne digère pas l’importation de ce type de vins alors que le secteur des muscats est en grande difficulté. « Nous savons simplement que le vin arrive de puis septembre en flexitanks à Sète, puis par citernes à Rivesaltes pour y être conditionné, avant que les palettes de vin conditionné soient ensuite rapidement expédiées vers leurs destinataires », enchaîne Mickaël Rodriguez. Le viticulteur de Passa explique que Bernard Langlois ne leur a pas donné accès aux documents d’accompagnement ou d’autres informations. « Nous allons tout faire pour trouver les opérateurs impliqués et leur expliquer que c’est intolérable, alors que nos vins doux naturels et la viticulture catalane sont dans une situation économique très difficile », termine Mickaël Rodriguez.
DR CR 66