'adapter à un marché décroissant en repositionnant son offre pour prendre des parts de marché aux concurrents, en se diversifiant par l’innovation sur de nouveaux produits de rupture mais cohérents avec son savoir-faire, en réduisant ses coûts pour gagner en compétitivité, en faisant les yeux de Chimène aux banques pour tenir bon jusqu’au rebond, en relançant ses clients sans relâche pour espérer une commande, en prospectant à toute occasion et sur tous les réseaux... Le quotidien des vignerons, caves coopératives et négociants ? Pas seulement.
C'est aussi le défi des fournisseurs de matériels et de consommables de la filière vin comme on l’entendait nettement cette semaine à Bordeaux lors du salon Vinitech auprès des constructeurs, équipementiers, tonneliers, verriers, bouchonniers, cartonniers, caissiers… La chute de la production mondiale de vin, conjoncturelle ce petit millésime 2024 et structurelle face à la déconsommation, impose à chaque opérateur de la filière de sortir de sa zone de confort. Il y a une communauté de destin entre fournisseurs d’infortune.
"Alors le business ?" se demandait-on dans les allées et sur les stands, entre exposants et visiteurs : ’s'il y a encore de la pudeur à partager ses difficultés quotidiennes concrètes, la crise viticole n’est plus taboue et il y a désormais du bougé stratégique. Ce n’est pas encore la Vinitechtonique des plaques, les incertitudes étant aussi nombreuses que les défis de la filière, mais les diagnostics sont désormais posés pour pouvoir avancer. Les fournisseurs donnant des outils d’innovation et des pistes de solution pour affronter l’avenir le mieux possible. Sans défaitisme plombant ni optimisme déphasé du réel. De quoi réarmer une filière vin « espérant pour le mieux, préparée au pire, et jamais surprise entre-temps » comme l’écrit Maya Angelou dans Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage (1969).