e ses huit hectares de vignes conduites en bio et biodynamie dans le beaujolais, Simon Pérot, du domaine des Canailles (Ternand, Beaujolais), n’a même pas vendangé un tiers d’une année normale. Le gel printanier, puis les incessantes pluies et enfin la grêle ont amputé de 70 % sa récolte. « Depuis quelques années, on subit des évènements climatiques extrêmes de plus en plus rapprochés, reprend-t-il. Cette année n’a pas été facile en bio... On a vu des viticulteurs revenir à la chimie. Mais je reste convaincu que la bio est une voie d’avenir puisque c’est le mode de conduite qui a le moins d’impact sur l’environnement. » Si l’argument est plus éthique qu’économique, « il ne faut pas se contenter de regarder les coûts et gains à un instant t, mais évaluer les impacts des modes de production à long terme », plaide-t-il.
En attendant les temps sont durs – pas seulement pour les bio, d’ailleurs. D’où l’opération « vente de vins solidaire » lancée par la Confédération paysanne le 19 novembre au domaine des Canailles pour « soutenir la viticulture paysanne ». Ouverte jusqu’au 10 décembre, cette vente en ligne concerne dix-huit vignerons de la région AURA, engagés dans des démarches environnementales voire bio, dont les portraits et contacts sont rassemblés dans un portfolio.


La Confédération paysanne ne perçoit rien sur les ventes, mais saisit l’occasion de faire passer ses idées pour l’avenir de la viticulture. « Nous nous démarquons du climat ambiant qui réclame moins de normes environnementales, souligne Simon Pérot. Les normes nous semblent importantes pour sortir de la crise par le haut. »