lors que seulement 10% des exploitations de Saône-et-Loire ont obtenu le label bio, les 28 domaines de l’association Les Artisans Vignerons de Bourgogne du Sud ont annoncé en février dernier avoir décidé de tous passer bio. « Nous avions déjà presque arrêté les intrants de synthèse, et ne désherbions plus chimiquement depuis au moins 20 ans. L’idée était d’officialiser cette orientation commune et d’être complètement transparents entre nous et vis-à-vis de nos clients », commente Margaux Calland, présidente de l’association et vigneronne au domaine de la Vigne-Mouton, à Bray.
Les dégâts de mildiou n’ont pas découragé les artisans vignerons. « Cette année les rendements varient de 15 hl/ha, c'est le cas sur nos chardonnays, à 40hl/ha, mais notre conviction dépasse les contraintes climatiques », assure Margaux Calland, qui retrouvera bientôt ses confrères pour faire le bilan de la saison. « Il semble que les résultats soient très dépendants des terroirs, meilleurs sur les parcelles orientées soleil levant et les sols drainants, mais je sais aussi que certains ont réussi à limiter la casse avec des engrais verts et en augmentant le volume de bouillie à l’hectare, ce sont deux pistes à creuser », continue la présidente de l’association.
Après les vinifications, un voyage est prévu dans le Jura chez des viticulteurs ayant planté de cépages résistants. « Ces cépages pourraient faire office d’assurance-récolte », imagine Margaux Calland. « Nous allons également travailler sur la qualité de pulvérisation, et toutes les solutions qui nous permettront d’avancer », continue la présidente, heureuse que la certification bio permette à tous les membres de l’association « de partir d’une même base et d’échanger pour gérer au mieux les mauvaises années ».