nnoncés ce vendredi 15 novembre, après d’intenses échanges entre le gouvernement, les filières agricoles et les réseaux bancaires, les nouveaux outils de soutien aux trésoreries des exploitations, notamment viticoles, vont se concrétiser rapidement alors que la colère gronde dans les campagnes et que les vignerons ne veulent plus d’annonces mais des actions pour sortir la tête de l’eau.
Premier à dégainer, le réseau Banque Populaire (groupe BPCE) « s’engage activement à faciliter la mise en œuvre du nouveau dispositif d’aide à la trésorerie annoncé par le gouvernement et opérationnel début 2025 » annonce un communiqué ce 18 novembre. Ces outils consistent d’une part en un prêt court-terme aux taux d’intérêt de 1,75 % sur 24 mois et de 2,35 % sur 36 mois plafonné à 50 000 euros pour les entreprises en difficulté conjoncturelle (la condition d’entrée étant une baisse de 20 % du chiffre d’affaires en 2024 et l’utilisation de 60 % de l’épargne de précaution pour ceux qui possédant) et d’autre part à un prêt de consolidation à long terme plafonné à 200 000 euros jusqu’à 12 ans avec la garantie à 70 % de l’État (l’éligibilité étant liée à un taux d’endettement supérieur à 50 % ou à un rapport EBE/chiffre d’affaires inférieur à 25 %). Le prêt cojoncturel doit être opérationnel dès décembre 2024 et la consolidation de prêt début 2025.


« Banque Populaire est résolument engagée à contribuer au succès de ce dispositif d’aide exceptionnel » déclare Anthony Clement, le directeur du développement professionnels et entreprises du groupe bancaire, ajoutant que « nous veillons également particulièrement à maintenir l’attractivité de ce secteur, en facilitant notamment l’installation des jeunes. » Réalisant 2 milliards d'euros de crédit/an avec des encours de prêts de 12 milliards d'euros auprès de 110 000 clients agricoles*, la Banque Populaire déclare étudier « avec chacun de ses clients les solutions les plus adaptées à leur situation individuelle et propose des solutions sur-mesure : financements à taux préférentiels, reports d'échéances ou réaménagements de prêts. »
Sollicité par Vitisphere, le Crédit Agricole, « premier partenaire financier de l’agriculture française » comme ce réseau se définit, indique avoir « activement participé à la mise en place des mesures annoncées vendredi par le gouvernement et qui étaient très attendues par les agriculteurs et les organisations professionnelles agricoles » et se mettre désormais « en ordre de marche pour pouvoir déployer le plus rapidement possible ces mesures, dès que les modalités d’applications seront connues ».


Dans le fond, le Crédit Agricole estime que « le prêt conjoncturel va permettre aux agriculteurs et aux viticulteurs de relancer leur cycle d’exploitation après notamment des moissons difficiles, des vendanges déceptives et des aléas sanitaires qui touchent les éleveurs », tandis que « le prêt structurel ne vise pas à augmenter la dette mais à la consolider avec notamment des dettes fournisseurs pour la lisser dans le temps et alléger immédiatement les mensualités ». La banque verte ajoute qu'elle « accompagne activement les agriculteurs en difficultés et particulièrement depuis le début de l’année où nous avons mis en place des facilités de financement de court et moyen terme ainsi que deux fois plus de pauses sur les crédits que l’an dernier ».
* : Ne partageant pas de données spécifiques sur la filière viticole, le groupe bancaire indique que « depuis le début de l’année 2024, les Banques Populaires ont réalisé des reports d’échéances sur environ 400 viticulteurs essentiellement dans le Sud de la France ».