es vignes rougissent et les colères refleurissent alors que les promesses passées s’évanouissent plus qu’elles n’aboutissent. Couvant, le feu des manifestations vigneronnes semble sur le point d’enflammer la fin d’année : le ressenti étant que rien n’a changé depuis le mouvement de protestation du début d’année, sinon que les trésoreries sont réduites en cendres faute de rendements et de rémunération. Restant pour l’instant symboliques, entre panneaux et ronds-points, les mouvements de protestation pourraient de nouveau rimer avec explosion. Pour rappel en janvier dernier, les locaux en travaux de la DREAL de Carcassonne avaient été soufflés et un bâtiment de la MSA à Narbonne avait été incendié. Le risque d’embrasement est réel alors que le désespoir de l’impotence se dispute à l’impuissance du désenchantement. « Mais que sert la colère où manque le pouvoir ? » demande Corneille dans la pièce Sertorius (1662).
Tout l’enjeu des mobilisations à venir est de faire prendre conscience aux décisionnaires des politiques publiques de l’urgence de la situation pour que des solutions soient enfin apportées aux revendications portées depuis des mois/années : aide à l’arrachage des vignes excédentaires, juste rémunération des vins, soutien à la consommation modérée… Présentant des visions et sensibilités différentes, la filière vin s’unit pour demander des actions fortes et rapides pour rétablir la dignité de ses opérateurs : la projection vers l’après crise sera au coeur d’une table ronde avec les syndicats agricoles animée par Vitisphere ce mardi 5 novembre à Béziers dans le cadre du salon Dionysud. Pour continuer dans l’autopromotion, et espérer nourrir les réflexions constructives, lisez le dernier numéro de La Vigne dont le dossier central est dédié à ces vignerons qui « investissent malgré tout ». Pour partager vos sources d’inspiration, participez à l’appel à candidature du top 20 du vin 2024 : les 20 personnalités qui vous aident à garder le moral dans cette période d'incertitudes où les initiatives innovantes et inédites permettent à la filière de se réinventer et se projeter.