alle perdue après la balle dans le pied ? A l’occasion de sa visite dans l’Aude le mercredi 9 octobre, la présidente de région Occitanie, Carole Delga, n’a pas manqué de glisser que « quand le ministre de l’Agriculture vous présente un courrier d’un acteur majeur de la filière qui indique que celle-ci n’a pas besoin de la marque Sud de France, cela devient tout de suite plus compliqué à défendre ». Sans vouloir préciser l’identité de ce tacleur anonyme, Carole Delga a rappelé aux responsables de la filière audoise que tout le monde n’avait pas poussé dans le même sens pour maintenir la possibilité d’apposer sur les bouteilles de vins la marque Sud de France, plébiscitée par la production pour sa portée et sa reconnaissance sur les marchés export.
Alors qu’Alexandre They, président des Vignerons indépendants d’Occitanie, et Ludovic Roux, son homologue des Vignerons coopérateurs d’Occitanie, ont tour à tour souligné l’importance de cette marque ombrelle pour la diffusion des vins régionaux à l’export, la présidente de région a soutenu qu’elle « croit encore fortement à cette marque à l’international ». Dans les faits, la marque collective est toujours utilisable en bannière sur les salons ou évènements collectifs, mais n’est plus utilisée que par quelques irréductibles sur les étiquettes de vin (le préfet de région ayant défini l’interdiction à compter de la récolte 2025).


L’export est pourtant systématiquement mis en avant parmi les leviers incontournables de sortie de crise par la filière. Après une demande de recours grâcieux en septembre dernier, auquel le préfet de Région n’a pas donné suite, le groupe de défenseurs de la mention Sud de France* a depuis déposé un recours auprès du Conseil d’Etat pour en sauver l’utilisation sur les étiquettes. « La démarche n’est pas enterrée », confirme le cabinet de la présidente de région, qui rappelle en outre les années d’investissement public et privé engagés dans la promotion de cette marque ombrelle. Le groupement de défense de la marque sur les bouteilles de vin compte adresser un courrier à la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, tout comme Carole Delga, qui s’est engagée à sensibiliser la nouvelle ministre dès leur prochaine rencontre.
* : Soit le Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL), la fédération des IGP Sud de France et l’Union des entreprises vinicoles méridionales (UEVM)