e nouveau Tesa simplifié l’est-il réellement ? « Oui, le formulaire est plus pratique et plus clair notamment grâce à des bulles explicatives sur la manière de remplir les champs mais il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Et je me tiens à la disposition de la MSA pour y travailler », insiste Pierre-Eric Jolly, vigneron à Landreville dans la Côte des Bar (Aube).
S’il est aussi loquace sur le sujet c’est pour une bonne raison. « En septembre, j’ai recruté une quarantaine de vendangeurs durant 8 jours pour ramasser mes 14 ha, dit-il. Avant, j’avais une assistante qui se chargeait de ces formalités mais cette année j’ai tout fait moi-même ».
Lancé début janvier, le nouveau Tesa permet aux employeurs de main d’œuvre occasionnelle (3 mois maximum) d’accomplir 11 formalités (DPAE, signalement au service de santé du travail, édition du contrat de travail, du bulletin de salaire, document de fin de contrat…), en une seule déclaration en ligne.
Bien qu’il existe une application pour tablette et pour smartphone, Pierre-Eric Jolly a préféré travailler au calme sur son ordinateur. « Quand il faut remplir quarante formulaires, mieux vaut ne pas être dérangé », indique-t-il.
Points positifs : « une fois qu’ils sont renseignés, les DPAE font office de contrat. Je les imprime et je donne à chaque vendangeur le sien, avec une copie au chef d’équipe pour qu’il puisse les présenter en cas de contrôle. Désormais tout tient sur une page. C’est appréciable. Idem pour le bulletin de salaire »
Mais des progrès restent à faire. « Par exemple, lors de la création d’une DPAE, le système devrait nous reconnaître en tant que viticulteur. Ainsi pour le saisonnier que l’on déclare, la fonction « ouvrier viticole » devrait être indiquée par défaut. Or il faut à chaque fois la sélectionner dans une liste déroulante. Idem pour la catégorie socio-professionnelle. Certes ce sont quelques clics mais multiplié par 40, ça fait beaucoup ».
Concernant la partie santé et sécurité du travail, il déplore qu’il faille demander à chaque saisonnier s’il a effectué une visite médicale dans les 5 dernières années pour un poste similaire « C’est intrusif. Et si j’avais répondu oui -ce qui ne m’est pas arrivé- je suppose que j’aurais dû fournir d’autres renseignements. Tout ça pour 8 jours de vendange ! ».
A la fin, Pierre-Eric Jolly a généré les bulletins de salaire et les documents d’accompagnements, mais il aurait aimé, là encore que certains champs soient préremplis. Toutefois, il salue le fait qu’une fois le bulletin de salaire établi, le système génère la DSN de manière automatique. « Il faut juste penser à la valider entre le 1er et le 5 du mois suivant".
A Couloumé Mondebat dans le Gers, Manon Durbesson fait appel à 10 saisonniers pour récolter à la main 3 des 8,5 ha qu’elle cultive. Ces vendangeurs ont démarré le 30 septembre et ont tout coupé en 3 jours. Comme son confrère, elle a rempli les Tesa depuis son ordinateur. « L’application pour smartphone pas adaptée, dit-elle. C’est trop petit et je n’y retrouve pas toutes les informations ».
Avec l’ordinateur, tout roule. Enfin presque. « J’ai 25 ans et je suis née avec la technologie. Ce nouveau Tesa est pratique et ergonomique. Pour remplir une DPAE, il suffit de 5 min en comptant la relecture. Et on génère un bulletin de salaire en une minute après avoir renseigné le nombre d’heures, la complémentaire santé, la case repas… Le seul problème c’est lorsque le site de la MSA plante. Cela arrive régulièrement. La dernière fois c’était cet été. J’embauche un saisonnier pendant quatre mois avec un Tesa + pour les travaux en vert. Or en juillet, le site était planté pendant 10 jours et je n’ai pas pu payer ce salarié avant le 10 juillet ». Des bugs à répétition. Le seul point noir selon la vigneronne.