es frais de mécanisation pour l’ensemble des exploitations françaises s’établissent à 18 milliards d’euros, et pèsent pour 25 % en moyenne des charges pour une exploitation. Pour les entreprises viticoles, cela représente entre 30 et 40 % des charges.
Cyril Jaquin, vigneron et trésorier de la FN CUMA, explique qu' « aujourd’hui, il est très compliqué avec la taille de nos exploitations et la complexification du matériel d’investir. Or, on a une fiscalité qui incite l’achat individuel [qui atteint 1,3M toutes filières confondues, ndlr] plutôt que collectif. » et ajoute que « pourtant, tant du point de vue du nombre d’investissements que du point de vue environnemental, il est parfois préférable de penser collectif. J’en veux pour preuve les 1200 CUMA viticoles pour lesquelles les chaînes de mécanisation communes existent via l’achat de tracteurs, d’écimeuses, de pré-tailleuses, de semoirs ou encore de tours antigel. » Il regrette que la part du matériel agricole mutualisé en France plafonne encore à 10%.
S’appuyant sur des données du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et du ministère de l’Agriculture, le plaidoyer met en avant un constat chiffré faisant état d’un potentiel d’économie de 15 000 € en moyenne par an « en travaillant mieux sa stratégie machine ». Il met également en lumière un manque d’accompagnement des agriculteurs par des conseillers indépendants qui permettrait l’économie de 1000 litres de fuel par une bonne utilisation des machines et des outils.
Pour cela, la FN CUMA a présenté et envoyé aux parlementaire, à toutes les organisations agricoles, aux équipementiers, ainsi qu’à l’ancien gouvernement (mais s'adressant également au nouveau) les 6 propositions suivantes :
- Poser dans la planification écologique, un objectif de mutualisation du parc de machines agricoles à hauteur de 30% en 2050.
- Renforcer les outils de pilotage des politiques publiques sur le volet agroéquipements :
Étendre les missions de l’Observatoire des prix et des marges au secteur amont, notamment sur le volet agroéquipements. Créer une mission parlementaire sur le fonctionnement du marché des agroéquipements et analyser les évolutions possibles à apporter pour rééquilibrer les relations entre les acheteurs et les fournisseurs en étudiant notamment les avantages et les inconvénients du contrat d’exclusivité qui lie constructeur et concessionnaire. Élaborer la feuille de route de la mécanisation agricole avec l’ambition de mettre en cohérence les différentes politiques de l’Etat- Créer un dispositif fiscal qui incite les agricultrices et agriculteurs à mutualiser les investissements.
- Développer le conseil indépendant et l’accompagnement en agroéquipement dans une démarche stratégique pour faciliter et objectiver la prise de décision des agricultrices et agriculteurs en s’appuyant sur une méthode et une boîte à outils à construire. Positionner le diagnostic mécanisation dans la phase d’installation des nouvelles agricultrices et nouveaux agriculteurs.
- Soutenir le reconditionnement de matériel agricole afin de donner une seconde vie aux équipements.
- Mettre en œuvre une conversion énergétique réaliste du parc machines
Le plaidoyer complet : synthese-plaidoyer-mecanisation-responsable.pdf (cuma.fr)